Le mec il sort du cul d'un rhinocéros !
Voilà, ça c'est fait. C'est le passage limite obligé pour tenter de justifier pourquoi on s'est joyeusement fendu la poire comme des baleines tout le long devant cette chose. J'ai bien conscience que l'on a dépassé depuis belle lurette la moindre excuse valable mais ça ne fait rien. Si l'enfer des gens qui détestent Jim Carrey existe, ce film doit y être projeté en boucle. C'est vraiment l'ultime frontière. Tout tient sur lui et ses excès de faciès.
Je déteste Oedekerk le réalisateur en plus, il représente tout ce que je vomis dans l'humour poids lourds américain. D'ailleurs, je reste parfaitement de marbre devant la nullité du premier Ace Ventura. Mais là rien à faire, c'est un peu comme pour "Disjoncté", sauf qu'il n'y a plus rien à défendre, là où "Disjoncté" est tout de même réalisé par Ben Stiller.
J'avoue volontiers que plus ça avance plus on sombre dans le niveau ultime de la bouse comique, que même les excuses utilisables pour défendre la bonhommie joyeuse de Dumb & Dumber ne marchent plus ici. Non, y a vraiment rien à faire, c'est une descente vers la régression en express. Un Will ferrell, un Farelli ou même un Sacha Baron Cohen ont des allures de joyeuse balade en campagne à côté. Pourtant, ça c'est ma came clairement. Je n'aime pas quand un comique gras américain tente de mettre un peu de crédibilité dans son scénario, ça casse tout humour bas du slip, ça me sape le trip. Ici, on s'en fout comme de ton premier chewing-gum du scénario.
Rien que lorsqu'il sort "NYyyyaaaak, nyaaaak" dans l'avion pour imiter le cri du Yak en rut... Je suis tué. L'intro cliffhanger avec un raton laveur, la sublime descente infinie du ressort, les bonzes tibétains qui font la teuf, l'extraordinaire créneau en jeep avec salto latéral, ce début en fanfare me réjouit encore et encore.
Pour tout dire, quand je suis vraiment pas bien du tout, je me couche avec la première demi-heure de "Ace Ventura en Afrique" et sa stupidité me remet d'aplomb plus efficacement que n'importe quel antidépresseur avant de me plonger sourire aux lèvres dans les bras de Morphée.