La séance de mes spectateurs.
Un jour d’été et de pluie, je fais découvrir ce film à mes enfants de 6 et 8 ans.
Durant le film, je prends mes notes mentales en vue d’une critique.
Notes pour plus tard : c’est niais. C’est éculé. C’est didactique. C’est manichéen. La version longue enfonce le clou de la démonstration : la sœur est morte, les provocations à la guerre par les méchants humains qui sont tellement méchants qu’ils font du golf dans leur bureau ou qu’ils sirotent un mug de café en tuant des arbres à coup de missiles. Pitié.
Et puis certains animaux, surtout au départ, sont sacrément moches avec leur pelage noir luisant numérique.
Ne parlons même pas des danses new-age autour de l’arbre à néon, ça donne des envies de napalm, ou des discours sur Eywa, néobab technoïde foireux où la schtroumpfette exige que tu te convertisses à une philosophie de résidus de tondeuse à gazon avant que tu puisses la schtroumpfer, merci bien.
Bon, ça, c’est fait.
Maintenant, reconnaissons qu’on déguste bien le blu-ray et le son HD en 5.1. On voyage. Techniquement, c’est un plaisir, comme lorsque nos ainés mettaient Dark Side Of The Moon pour tester leur chaine Hi-fi, en somme.
Et puis je regarde les minots devant l’écran. Leur mâchoire qui s’entrouvre. Le dernier qui s’indigne aux larmes quand l’arbre tombe. La façon dont ils se scotchent au fond du canapé quand on saute dans le vide, leurs sourire de victoire quand les méchants se font dézinguer… Le spectacle est là, et je prends conscience que j’ai la 3D à la maison, sans lunettes : ce sont les reflets fuchsias et bleus d’une forêt numérique dans leur pupilles dilatées et scintillantes.
Alors voilà. Je passe le relais, et je mets mon cynisme de côté.
C’est une très bonne nouvelle : je vais bientôt pouvoir revoir Star Wars avec les meilleures dispositions du monde.