Si vous avez aimé les "Indiana Jones", alors vous devriez apprécier les "Benjamin Gates" (j'insiste sur le conditionnel). L’époque est toutefois différente. Nous avions découvert l’aventurier de Spielberg au cœur de l’année 1936, à la veille de la seconde guerre mondiale ("Les aventuriers de l’arche perdue", en 1981). Benjamin Gates évolue de nos jours. On ne va pas y aller par quatre chemins : Benjamin Gates lorgne ostensiblement vers Indiana Jones. Une relecture d’un chasseur de trésor plus moderne, plus pointue (j’y reviendrai un peu plus bas) et au moins aussi riche en action, si ce n’est pas plus !
Pour tout avouer, je suis un peu étonné que ce long métrage n'obtienne tout juste que la moyenne. Indiana Jones est passé par là, et l’honneur en revient à celui qui est passé en premier. Mais quand même ! Le scénario est audacieux, parti d’une idée un peu folle qui sera la plaque tournante de la plus grande partie du film : la Déclaration d’Indépendance, rien que ça !
Ce qui fait le charme avant tout de cette fabuleuse chasse au trésor, c’est le fait que ledit trésor ne soit pas facile à trouver. Pensez donc ! Un trésor, ça se mérite, ça demande de la patience, et de l’investissement. C’est donc au gré d’énigmes compliquées à résoudre que nous avançons vers d’autres énigmes qui vont nous faire voyager à travers le monde, et c’est là que je trouve l’écriture du scénario incroyablement pointue. Car si les énigmes sont incompréhensibles pour la personne lambda, elles livrent leur secret à celui qui connait les us et coutumes des civilisations ayant semé les indices. Le top est que la signification nous est livrée en même temps qu'au héros, ce qui nous permet d’avancer au même rythme que les protagonistes. Et franchement, il faut avouer que tout est bien trouvé, jusqu’aux initiales cachées dans les lettres d’un feu éminent politique (il fallait y penser !).
Seulement "Benjamin Gates et le trésor des templiers" ne trouve pas seulement son charme dans son scénario. Non, le casting est également parfait, avec un quatuor Nicolas Cage / Justin Bartha / Diane Kruger / Sean Bean. Même Jon Voight est venu participer à la fête (plus tardivement), ainsi qu’Harvey Keitel et Christopher Plummer, mais de loin. C’est grâce à ce quatuor, lequel va être rejoint par Jon Voight, que nous allons vivre cette chasse sur un excellent rythme, balancée par un sacré lot d’adrénaline apporté par une succession d’action, de rebondissements et de suspense. Des éléments apportés en grande partie aussi par une rivalité intéressante entre Gates (Nicolas Cage) et Howe (Sean Bean), deux personnages aussi roublards, intelligents et intrépides l’un que l’autre, sauf que l’un d’entre eux est plus malhonnête et dépourvu de scrupules. Justin Bartha fait un homme de main éminemment sympathique et apporte même un soupçon d’humour toujours bienvenu, tandis que Diane Kruger apporte un peu de charme et fait une belle et séduisante conservatrice.
Les décors finissent de crédibiliser cette course au Graal à travers le monde, de l’Arctique aux hauts lieux de l’histoire américaine. L’étonnant est que certains endroits ont été reconstitués avec le plus grand soin et font aussi vrais que nature (la bibliothèque).
Le plus remarquable est que "Benjamin Gates et le trésor des templiers" est en équilibre permanent entre la fiction et la vérité historique : l’Ordre des Templiers a réellement existé, les détails des billets de banque, les francs-maçons… Et ce sans que la fiction ne soit altérée par la vérité historique et inversement. Alors oui, "Benjamin Gates et le trésor des templiers" est un excellent divertissement que je ne me lasse pas de voir et revoir, et qui captivera à coup sûr les amateurs d’énigmes.