Blanche-Neige et le Chasseur, blockbuster pour le moins intrigant. Si comme de coutume avec ce genre de film il est facile de s'attendre à quelque chose de creux avec des effets spéciaux qui ne servent au final aucune histoire prenante, ce film est un peu une exception à la règle, bien qu'il ne soit pas parfait.
Le gros point fort de Blanche-Neige et le Chasseur c'est bien entendu son ambiance visuelle, en effet nous somme ici plongés en plein conte de fée épique et sombre. D'ailleurs s"il fallait décrire l'œuvre en elle-même, il ne faudrait en retenir que ces trois adjectifs. Visuellement beau, le long-métrage bénéficie en plus d'une réalisation correcte, pas toujours soignée car certaines scènes semblent un peu faites à la va-vite sans avoir un réel intérêt pour l'histoire et nous laissant au final sur notre faim (petit bémol néanmoins corrigé par la version-longue). A côté de cela, Rupert Sanders maîtrise sa mise en scène, la dernière partie du film est d'ailleurs excellente sur ce point. Mais n'oublions pas non plus de souligner la première partie qui bien que plus lente, permet un approfondissement considérable des personnages, et ça aussi c'est un très bon point. Car rétrospectivement: Que connaissons-nous vraiment de l'histoire originale de Blanche-Neige, si ce n'est l'histoire d'une jeune princesse dont la belle-mère veut la mort pour être la plus belle femme du royaume ?
C'est précisément ici que le long-métrage puise selon moi sa vraie force, le scénario permet d'offrir un vécu et un passé tangible à ces personnages, ce qui sera d'ailleurs renforcé plus tard par le second opus, leur donnant ainsi plus de force et de contenance. Avec cette nouvelle version de Blanche-Neige, le conte des frères Grimm retrouve une seconde jeunesse, le film respecte la trame de l'histoire originale tout en l'étoffant un peu plus pour la rendre épique et en créant un univers plein de fantaisie. Nous somme ici dans un blockbuster médiéval de haute facture qui utilise les effets spéciaux pour servir un récit qui se laisse suivre sans grande difficultés. Un conte réinventé en somme qui tente aussi le féminisme sans que cela ne soit ostentatoire.
Côté casting c'est également bon, Charlize Theron est une reine maléfique, glauque au possible et vénéneuse. L'actrice fait merveille et enflamme l'écran avec sa plastique de rêve. Kristen Stewart s'écarte de la douceur et de la candeur de Bella pour incarner une Blanche-Neige intelligente, forte mais également tendre, ce n'est pas le rôle de sa vie mais elle s'en sort globalement bien, même si elle est moins marquantes que dans d'autres rôles comme Welcome to the Rileys, Speak ou Sils Maria, pour ne citer qu'eux bien entendu. Chris Hemsworth fait du Chris Hemsworth, jamais en-dessous, mais jamais au-dessus non plus, l'acteur a largement gagné en composition au fil du temps, ce n'était pas encore le cas ici. Pour finir j'aimerais aussi souligner le travail de James Newton-Howard qui comme toujours compose une bande-originale aux petits oignons.
Blanche-Neige et le Chasseur est donc un divertissement honnête, un film sympathique si l'on veut se vider la tête, clairement pas dans les meilleurs blockbusters sortis dans la décennie, mais c'est tout de même une agréable surprise.