Fondu noir, des râles qui se superposent au bruit des vagues, un jeune couple fait l'amour fougueusement sur une plage baignée d'une lumière de milieu d'après midi. Esther comblée regarde Jean son amour d'été qui s'en va vers la plage sans un regard. Une séquence qui ne brille pas par son originalité...
A cette image on pourrait se dire de là qu'on va suivre les péripéties insignifiantes d'une jeune fille niaise... et c'est le cas.
Esther parle comme une enfant, tiens un journal qui relate ses aventures sexuelles, part à Paris pour retrouver son amour de vacances qu'elle connait depuis deux semaines...
Des comportements qui prêtent à l'effarement, la moquerie parfois...
Mais voilà Esther n'est pas cliché elle est purement innocente.
Esther c'est un mouvement qui ne voit pas le mal autour autour d'elle, peut rompre avec la souffrance d'une déception amoureuse par une danse, qui peut même survenir dans la vie d'une bonne sœur comme un éclat qui pourrait la détourner de sa piété. C'est un mouvement de vie.
Même si on parcourt le film sans avoir l'impression que la jeune adulte vit ou apprend quelque chose de réellement intéressant, la mise en scène met très bien en avant son personnage avec une caméra qui, la montrant sous tous les angles, semble caresser Esther constamment.
Le film aime Esther, il l'aime pour sa naïveté et son insouciance qui l'élève au dessus de ses péripéties et par extension des autres personnages.
Et si ce parti pris assumé en vient à exaspérer certains spectateurs, trop surs de la non originalité de l'histoire ou de son personnage, c'est peut être que le film à la lumière de son titre a réussi son pari.