Petit préambule avant de s'attaquer au vif du sujet. Si je possède beaucoup de respect envers certains artistes par rapport à leur carrière et/ou la personne qu'ils sont, j'ai énormément de difficultés à comprendre le phénomène des "fans". Ce principe de l'idolatrie m'intrigue toujours. Une personne peut avoir un talent incomensurable, il n'empêche qu'elle fait caca comme tout le monde! Cependant, dans mon pantheon personnel, il existe tout de même 3 personnes qui s'approchent le plus de ce qu'on pourrait appeler, donc, des idoles. Une pour le cinema, une pour la musique et enfin, une pour le sport. Inutile de préciser le nom des deux premières il me semble...

Pour le troisième, il s'agit du plus légendaire sourire de la balle orange, le plus célèbre des numéros 32, le roi du showtime, 5 titres de champion NBA, 3 titres de MVP de la saison régulière auxquels s'ajoutent 3 titres de MVP des Finals (et encore, je résume), emblème à vie de la cité des anges, et accessoirement l'homme qui a fait de Blondin un inconditionnel de ce merveilleux sport qu'est le basket-ball. Un homme qui a fait rêver des générations lors des années 80, un symbole de professionalisme et de joie de vivre.....Le seul et unique Earving Magic Johnson!!!!!
Je reconnais bien volontier que le titre de meilleur joueur de tous les temps revient de droit à Michael Jordan, sans discussion, mais pour moi, le basket c'est Magic. Et ça ne se discute pas! Mais Magic, c'est également le premier sportif de renom, mondialement connu, à avouer sa séropositivité et à l'assumer!
Alors pourquoi vous saouler avec tout cela (si vous me lisez encore d'ailleurs....), tout simplement pour préciser que cette critique est suceptible de manquer légèrement d'objectivité......

Précisons juste, bien sûr, que c'est très ricain comme docu. J'entends par là que, dans ce pays, l' on sait s'y prendre pour raconter et mythifier les belles histoires à l'aide de musiques pathétiques et d'interviews larmoyantes. Pas toujours subtil, mais terriblement efficace!

Magic nous raconte donc son histoire. Comment, au cours de la fin des années 80, début de l'épidémie, il est passé de l'état de sportif adulé par le monde entier au statut de mort en devenir. Comment on peut être admiré de tous et, du jour au lendemain, devenir un pestiféré à qui on ne serre plus la main, qu'on ne veut plus prendre dans ses bras, qu'on hésite à fréquenter.....Car oui, à cette époque, on imagine tout et n'importe quoi sur ce SIDA (maladie de gay, cela peut s'attraper par un contact de la peau, ou la sueur.....) Bref la route est encore longue.....

Ne cherchant pas à idéaliser Johnson et remettant en perspective le contexte de la déclaration de cette séropositivité, ce documentaire se montre efficace (voire même très efficace si, comme moi, vous êtes un enfant de la NBA des années 80). A l'aide d'interviews (Pat Riley, Karl Malone.....) et d'images d'archives, sans oublier les grands moments sportifs du bonhomme, on suit le parcours du combattant raconté par Magic himself. Drôle parfois, émouvant souvent, ce documentaire touche au but et permets de se rendre compte des progrès accomplis dans le traitement de ce virus!

Liste non exhaustive de ce que l'on y trouve : les succès des lakers, la découverte de sa maladie, le soutien primordial de sa femme, les réactions de ses proches, les marques d'affections qu'il reçoit mais aussi la terrible méfiance et les peurs que cela entraine chez d'autres (citoyens, joueurs et même "amis"), la peur que sa femme et leur enfant à naître soient aussi infectés, les tentatives de récupération par les politiques mais aussi par les associations de séropositifs (pour finir, Magic choisira sa propre voie), sa relation privilégiée avec Pat Riley, ses instants de doutes et déprimes puis son envie de lutter, son acceptation de la maladie, son envie de contribuer à sauver des vies.......

Une petite parenthèse sur un des plus beaux moments de sport qu'il m'ait été donné de voir: Orlando, 1992, All star game. Magic n'a effectué que la pré saison, et pourtant le public le sélectionne pour faire partie des douzes joueurs de l'ouest. Une polémique éclate pour savoir si on peut accepter sa présence, rapport à sa maladie. Et des voix dissonantes viennent des joueurs eux même. L'homme à qui on a rendu unanimement le plus vibrant des hommages lors de l'annonce de sa séropositivité, est désormais devenu personne non grata sur le parquet!!!! Il est finalement décidé qu'il y a sa place et on assiste a un merveilleux moment! Tout se passe comme dans un rêve. Chaque joueur vient donner l'accolade à Magic qui va tenir 29 mn compilant 25 pts, 9 passes et 5 rebonds. Chacunes des stars de l'Est viennent le défier en un contre un, et il finira par deux tirs à trois points dont le dernier sur la tronche de Isaiah Thomas. Au coup de sifflet final, tout les joueurs se rassemblent autour de Magic pour le congratuler! Il sera tout simplement élu MVP!!!

Magnifique portrait d'un homme généreux et sincère (ce qui ne l'empêche pas d'être un remaquable businessman), je ne peux que conseiller vivement ce documentaire qui retrace les débuts d'un fleau majeur de notre époque. Plein d'espoir mais aussi doté d'un rappel à l'ordre loin d'être inutile. Car comme Magic le dit lui même, si il reconnait les bienfaits qu'il a pu apporter à la lutte et à la prévention du SIDA, le fait que, lui,bien que séropositif, arrive à vivre normalement et à être en bonne santé donne à penser que finalement on peut désormais vivre avec cette maladie et que finalement ce n'est plus si grave que cela! C'est malheureux, mais il est interdit de relâcher la vigilance!!!!!
Kowalski

Écrit par

Critique lue 549 fois

21
19

Du même critique

Charlie Hebdo
Kowalski
10

Vous allez finir par vous aimer les uns les autres, bordel de merde!

Les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un! Et un fois n'est pas coutume, je sors de ma réserve habituelle sur tout sujet concernant l'actualité politique et la marche du monde...

le 8 janv. 2015

137 j'aime

62

Pusher II - Du sang sur les mains
Kowalski
9

Tuer le père!

Deuxième volet de la trilogie, "Du sang sur les mains" arrive à se hisser au niveau de Pusher, ce qui n'était pas une mince affaire. Ce coup-ci, on suit Tony (oui oui, celui qui avait...

le 16 sept. 2012

82 j'aime

16

L'Inspecteur Harry
Kowalski
8

Scorpio , Harry, même combat?!

Le voilà donc, l'objet du délit! Ce film qui, bien aidé par la plume redoutable de la journaliste Pauline Kael, fait passer Eastwood de héros de l'ouest à jeune con violent, réac et même carrément...

le 8 mai 2013

80 j'aime

15