Sûrement le chef-d'œuvre de Tim Burton. Le film où il mêle le plus aisément son univers gothique à celui coloré et féérique. Le film où chaque parcelle de pellicule est une rêverie emplie de magie et de ténèbres, de romance et d'effroi. Ainsi, pour son troisième long-métrage, le metteur en scène américain s'entoure de tous les éléments qu'il avait au préalable mis en place dans ses précédents films ou courts-métrages. Nous retrouvons donc la loufoquerie visuelle avec ces statues et ses arbustes façonnés avec soin, sa petite bourgade paisible, ses personnages excentriques, cet univers à la fois froid et chaud, cet imaginaire débridé qui ne peut sortir que de la tête de Burton...
Comment ne pas tomber sous le charme de cette histoire touchante, émouvante et unique où une créature à l'apparence humaine, vivant seul dans le château de feu son créateur, va se faire adopter par une petite famille américaine et semer autant de bonheur que de dégâts. Car cet être charmant au look hirsute et au regard pétillant n'a pas de mains, celles qu'avait prévu son créateur s'étant brisées en mille morceaux à la mort de ce dernier ; il a à la place une paire de cisailles à multiples tranchants pas très pratiques pour serrer la pince mais utiles pour découper toute sorte de choses qui égaieront la vie des habitants de la bourgade...
Entouré d'acteurs prestigieux, de Johnny Depp encore débutant, parfait dans le rôle d'Edward, machine humaine à la candeur réincarnée, à Wynona Ryder dans un rôle à l'opposé de celui de Lydia dans BeetleJuice sans oublier la présence du héros de Burton : le grand Vincent Price lui-même. Avec un merveilleux scénario, des personnages délurés, des effets spéciaux réussis, des décors de rêves (le final dans le château est à tomber) accompagné d'une musique cristalline, d'humour et de magie en barre, Edward aux mains d'argent reste un chef-d'œuvre incomparable et intemporel, l'un des meilleurs réalisés par Tim Burton.