Fallait-il laisser plus de temps ou bien annuler le projet ?
Initialement prévu pour le 1er août 2012 en France, G.I. Joe : Conspiration s’est finalement retrouvé repoussé au 27 mars. Pourquoi ? Pour une question de marketing excessivement coûteux, du tournage de plusieurs séquences inédites, de projo-tests désastreuses et d’une conversation 3D. Au final, ce G.I. Joe 2 a-t-il mérité que l’on attende autant de temps ?
Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l’équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l’ennemi pour tenter de sauver notre civilisation.
Bon, il fallait s’y attendre : le scénario de G.I. Joe : Conspiration se montre être bien plus fin qu’une feuille de papier. En effet, durant 1h50, ça ne fait que tirer, exploser, vanner avec des blagues à deux balles et batailles de kung-fu à gogo. Sans pour autant avoir une histoire plausible à se mettre sous la dent ou même un personnage travaillé comme il se doit. Mais ce qui faisait le charme du premier film, c’était cette débilité assumée, qui faisait passer un bon moment. Avec ce 2, le résultat se dévoile moins convaincant. En particulier avec les liens qui unissent les deux films. Si l’on retrouve (vite fait) le personnage de Duke, la dualité entre Snake Eyes et Storm Shadow, Zartan en Président des Etats-Unis et Cobra Commander en « prison », le film semble oublier qu’il est une suite. En ne faisant aucune allusion aux protagonistes du film précédent (la Baronne, Scarlett, Heavy Duty et Ripcord), en introduisant de nouveaux sans leur donner une quelconque histoire. Sans compter que cela fait aller la trame du film dans diverses directions, le peu de scénario devenant brouillon au possible. Le premier était certes crétins, mais au moins, il ne tournait pas autour du pot !
Mais ce qui gâche le plus ce G.I. Joe 2, c’est son montage. Dès le début du film, on sent que le film a été tourné et retourné, tant le montage semble amateur. Pendant toute la durée du blockbuster, on a vraiment l’impression de voir un enchaînement illogique de séquence d’action et de blabla et émotions inutiles. Et le pire, c’est l’impression de voir des scènes qui semblent coupées en plein milieu de l’action ! De ce fait, il y a de quoi être perturbé sur le film, tant les séquences explosives paraissent alors courtes et peu spectaculaires, et les dialogues et autres moments longuets trop présents (la « visite » de la prison souterraine en est l’exemple-type). Vraiment dommage car cette suite se montrait bien plus réussie que son prédécesseur en terme technique, avec des scènes d’actions mieux filmées et des effets numériques bien plus potables. Mais si vous voulez du spectaculaire, vous ne retiendrez pas grand-chose de ce G.I. Joe 2. Même la destruction de Londres fait croire qu’elle a été faite juste pour concurrencer la chute de la tour Eiffel du premier film. Pas de séquences à adrénaline mémorable à mettre sous la dent… A part une bataille alpine avec Snake Eyes et Jinx, vraiment renversante. Embellie par une 3D (véritablement efficace durant cette séquence…).
Question casting, ce n’est pas non plus la foire aux merveilles. Mais ce n’est pas non plus la misère ! Prenez l’exemple de Dwayne Johnson qui fait du Dwayne Johnson. L’acteur joue ce qu’il sait faire le mieux, à savoir les gros bras prêt à en découdre et à user plus de blindés et de ses poings plutôt que de flingues. Et bien, l’intégralité de la distribution est du même acabit. A savoir que chacun fait ce qu’il a faire, sans se surpasser ni se planter. Non, là où le casting se plante, c’est du côté de la promo. Honte aux distributeurs de mettre en avant Channing Tatum (héros du premier film qui meurt ici au début, juste parce que l’acteur était devenu bien plus bankable qu’auparavant) et Bruce Willis (réduit ici en tant que guest sans intérêt comme l’était Brendan Fraser dans le film précédent). Bref, une promo mensongère ! Bah oui : on s’attend à voir du Bruce Willis (pour les fans) et on ne le voit finalement que 15 minutes à l’écran. Rien que pour ça, le film déçoit grandement !!
G.I. Joe : Conspiration n’est pas vraiment à mettre à la poubelle. Le film bouge, fournit son long d’action et tout le monde est content. Malheureusement, cette suite ne tient aucunement ses promesses en laissant de côté le spectaculaire, et ce à cause d’un résultat grandement brouillon qui retire tout le plaisir coupable que l’on avait en regardant le premier film. Ici, le ridicule et le grotesque pèse lourdement, et le tout semble incomplet. Normalement, pour un tel film, il est facile de fermer les yeux sur ces défauts. Mais le fait qu’il ait été retourné, impliquant une date de sortie repoussée et un résultat normalement supérieur qu’à la base, rend l’ensemble bien plus décevant qu’il ne l’aurait fallu.