Stoner movie à la sauce yo mama oklm, How High vise bas et fait son office avec un succès relatif. Les rappeurs US Method Man et Redman interprètent les étudiants en herbe introduits à l'université grâce aux pouvoirs de la ganja magique. Ces deux guest (au cœur d'une sitcom éclair en 2004, Method & Red) sont traitées en mascotte et leurs péripéties sont prétextes à une avalanche de gags et punchline. L'écriture est sans efforts ni surprise, la vocation est celle d'un feel-good movie s'adressant surtout aux amateurs de rap US, de préférence assez jeunes et bien sûr aux abonnés de la weed.


En tant que comédie grasse, How High fonctionne, inspirant des sourires navrés, des rires honteux ou francs selon le public et ses dispositions. Quelques dialogues, réactions ou même plans (la face de l'asiat devant la vidéo érotique) sont bien troussés, mais How High est malheureusement aussi aléatoire qu'il est bourrin. Sa puérilité le tire vers la médiocrité et sape jusqu'à ses meilleurs élans. Les vannes et les réflexions sont redondantes et tournent autour de thèmes relationnels ou 'sociaux' vus de façon primaire (avec « les blancs » surtout).


How High ne tient pas la distance. Il est trop englouti par sa connerie pour en faire jaillir des pépites ou renforcer ses atouts. Lorsqu'il fait péter ses plombs à quelques-uns de ses personnages, il prend des chemins trop bêtes, que ce soit pour le 'bounty' ou l'héritier blanc. De la mise en service des sérums de marijuana lors de la réception finale, on ne tire qu'une apparition laconique du fantôme décontracté de Benjamin Franklin. En somme, le cas Ivory, qui faisait partie du postulat de base et promettait au film d'emprunter des voies originales, est négligé jusqu'au-bout.


En effet, après sa mort sensationnelle, Ivory disparaît quasiment des radars, sinon pour prêter main forte à quelques interrogatoires écrits. Rien que pour la triche, il pouvait justifier des scènes remuantes ; au lieu de ça, Jesse Dylan et ses acolytes s'acharnent à restreindre le champ d'action et d'intelligence. Quand même le prétexte de base est perdu de vue et obsolète, le film en arrive à ne raconter quasiment plus rien, laissant couler les saynètes potaches (les brownies), dans un état d'esprit sanguin et mollasson. Dans le détail, il y a du gentiment drôle, de l'aimablement miteux. L'ennui s'achève devant un happening phallique insipide puis des bonus pourrissimes.


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Zogarok
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le 15 juil. 2015

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