Battle Raté

Le Battle Royale américain débarque enfin sur les écrans. Adapté du best-seller de la romancière Suzanne Collins, Hunger Games suit la participation d'une jeune fille dans un survival orchestré et filmé par un nouvel État totalitaire situé dans un futur dystopique. Divisé en 13 districts, le pays est plongé par la peur et se voit obligé de regarder au final malgré lui les mésaventures de ces adolescents livrés à eux-même dans ce match à mort gigantesque placé en pleine forêt où, sous l'œil des caméras, ils vont devoir s'entretuer pour qu'il n'y ai qu'un seul vainqueur.

Le pitch est donc sobre, incroyablement prévisible, façonné pour plaire aux adolescents qui frissonneront devant cet essor dramatique et violent typiquement hollywoodien tandis que les plus grands poufferont devant cet amas de gnan-gnantisme parfois maladroit. On restera donc principalement déçu de l'interprétation pas toujours brillante de jeunes acteurs têtes à claques, d'une longue introduction expliquant les enjeux, le décor futuriste et la petite préparation des participants ainsi que le jeu lui-même, finalement peu haletant une fois lancé.

Par ailleurs, la mise en scène décevante de Gary Ross (Pleasantville), contraint de ne pas trop effrayer le jeune public, ne parvient jamais à rendre crédible son long-métrage, que ce soit lors des scènes poussives dans la Cité urbaine colorée et gadgétisée ou lors des Hunger Games, la partie survival étant ici franchement plate, sans aucune émotion sincère ni réel sentiment de danger, en témoigne la toute première confrontation épurée de toute violence. C'est donc en pensant constamment au fait que le film soit ciblé pour un public adolescent que nous regardons cette œuvre hybride dénuée de tout suspense et surtout d'originalité qui, malgré un sujet intéressant et un casting brillant, n'arrive jamais à transcender.