Lors de la lecture du testament de son défunt père banquier, une jeune procureur intègre (Lilly Collins) voit la majeure partie de l'héritage familial lui filer entre les doigts au profit de son frère politicien -enfin... elle bénéficie tout de même d'un million de dollars contre vingt pour son cadet, c'est déjà ça !
Toutefois, elle découvre un peu plus tard que son père lui a également confié une mission de la plus haute importance : s'occuper d'un lourd secret dans lequel un personnage interprété par Simon Pegg va jouer un rôle prédominant...
Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Après "Terminal", un hommage au film noir tape-à-l'oeil et déjà oublié à juste titre, Vaughn Stein se plante à nouveau avec "Inheritance", un thriller un peu plus calme formellement (on passera sous silence le montage épileptiquement agaçant de quelques séquences censées traduire la vie trépidante ou le trouble de son héroïne) mais dont la durée ne fait que traduire la montée exponentielle de son récit dans la bêtise.
Oui, n'y allons pas par quatre chemins, "Inheritance" est un film idiot dont l'idée de départ demande déjà de ne pas trop y réfléchir pour la garder un minimum crédible (il en ira de même de notre réaction en découvrant la perruque de Simon Pegg). Cela dit, à condition de ne pas être trop pointilleux, il faut bien reconnaître que le postulat de "Inheritance" est plutôt amusant, le film semble d'ailleurs bien le comprendre et va s'attacher à entretenir le mystère le plus longtemps possible autour du rôle de Pegg avant qu'il décide d'en dévoiler un peu de lui-même. Lorsque ce moment survient, le résultat s'avère si minime face aux moyens développés qu'il ne peut que laisser un goût amer mais, soit, on se doute bien que cette affaire cache quelque chose d'autre comme il reste encore une heure de film.
S'ensuivra alors une loooongue partie d'échecs à peine subtilement soulignée à l'écran (ben... ils jouent des fois aux échecs, quoi) entre les personnages de Collins et Pegg pour déterminer la vérité sur le deuxième, le tout au milieu de secrets de famille riche dignes d'un mauvais soap-opera, de questionnements barbants sur l'intégrité de l'héroïne et de séquences sur la vie à la fois personnelle et professionnelle de celle-ci qui n'auront au final absolument aucun intérêt.
Mais le pire réside sans doute dans l'accumulation de nouveaux "tout ça pour ça" qui nous viennent invariablement à l'esprit dans le découpage toujours très attendu du film autour de ces différentes interrogations. À ce niveau, l'inévitable révélation finale explosera tous les compteurs en tentant de relier des situations déjà évoquées à de nouvelles données jusqu'à rendre cet agglomérat d'éléments (pourtant jamais originaux !) totalement invraisemblable ! Même en ayant poliment laissé ses neurones au vestiaire dès le début, il sera tout simplement impossible de croire une seconde à une résolution aussi risible.
Simon Pegg paraîtra lui aussi l'avoir bien compris et nous livrera une espèce d'impressionnante prestation kamikaze en complète roue libre lors de ces dernières minutes ! Ça ne suffira pas à sauver les meubles en ce qui concerne l'impression laissée par cet "Inheritance" parfaitement insignifiant mais, grâce à lui, on en sortira au moins avec un sourire ainsi qu'une furieuse envie de mitonner une tarte au citron digne de ce nom, c'est toujours ça de gagné...