Loznitsa a été remarqué par la critique dès son court à dormir debout La Station. Fabrika (aka 'L'usine') est nettement plus concluant et accrocheur. Entre-temps le réalisateur venu d'Ukraine s'est approché du long-métrage avec La Colonie (2002), où le maintien de ses parti-pris a pu prendre une tournure intenable.
Dans Fabrika la caméra observe l'usine pendant les pics d'activité, en deux grandes périodes. Le regard est absolument externe, la psychologie et les individualités exclues, au même titre que le récit au sens banal. En plus d'imposer du recul le film n'est pas complètement réaliste. Son attention aux sons d'ambiance le dément, son éclairage original l'indique explicitement.
Les couleurs sombres et chatoyantes font penser à la peinture baroque. Ce style permet de faire passer l'atmosphère de chaos carré des ateliers de sidérurgie, qui ressemblent à une délocalisation proprette des manufactures de l'enfer. L'inspection du domaine des femmes est traitée de façon plus plate et objective.
https://zogarok.wordpress.com/2019/02/21/quatre-films-de-loznitsa/