Un jour sans fin
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Le premier véritable long métrage (si l’on ne compte pas les films de franchise réalisés auparavant) de Mamuro Hosoda contient en germe tout ce qui fera la touchante beauté de son œuvre à venir : sous couvert d’un registre fantastique, il évoque avant tout la fragilité humaine et les émois adolescents, la fuite du temps et ce passage décisif de l’enfance à la fin de l’adolescence : autant de thèmes qui traversent Les enfants loups tout comme Le Garçon et la bête.
L’animation est scindée en deux tendances, comme elle le sera de façon plus ample encore dans Summer Wars : traditionnelle pour le récit encadrant, ambitieuse et plus numérique pour les séquences de sauts dans le temps, particulièrement réussies. Le récit s’inscrit quant à lui dans une thématique assez proche d’Un jour sans fin : la possibilité offerte à la protagoniste de revivre et d’arranger un événement qui ne lui sied pas. Au-delà de la dimension comique du procédé, Hosoda symbolise surtout cette croyance typiquement adolescente de l’éternité de sa jeunesse ou de la pérennité du bonheur. L’impuissance avec laquelle Makoto lutte contre l’inéluctable sentiment amoureux ou les erreurs commises fait du film une assez jolie fable sur la présomption de l’individu à vouloir contrôler sa destinée.
Le film n’est pas pour autant exempt de défauts : la mièvrerie guette de temps à autre dans ces débats entre amour et amitié, et la fin qui n’en finit pas s’embourbe un peu dans des explications assez fumeuses tentant d’expliquer les voyages temporels. Ce n’était pas utile : le jeu sur les répétitions, les séquences animées revues avec obsession (la descente à vélo vers le train, motif convergent du récit) suffisaient au plaisir du spectateur : c’est bien là que se loge la maîtrise du réalisateur qui devra attendre encore quelques films avant de la mettre au service d’une écriture un peu plus ambitieuse.
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Créée
le 18 sept. 2016
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