Premier long métrage de Miyazaki, Le Chateau de Cagliostro est un film de commande au sens où il appartient à une série de films eux mêmes adaptés de mangas (Lupin III).
Les mangakas aiment puiser dans la culture européenne pour leurs histoires, quand il ne s'agit pas tout bonnement de plagiat. C'est un fait connu. Ici, il s'agit donc du personnage d'Arsène Lupin. Il se trouve que La Comtesse de Cagliostro est le titre de l'un des romans de Maurice Leblanc mettant en scène le gentleman cambrioleur. L'œuvre est également inspirée de La Demoiselle aux yeux verts, autre roman de Leblanc. Inspiration également dans Le Roi et L'oiseau de Paul Grimault.
Ce n'est donc pas tout à fait un Miyazaki, et pas véritablement son premier au sens où il n'est pas entièrement maître de son film : du thème, de l'histoire, et donc du reste, des dessins, de la musique, de l'univers. Toutefois, il arrive à s'approprier l'œuvre. Il change visiblement la personnalité du personnage principal, par rapports aux mangas originaux, et l'on commence déjà à voir certaines des obsessions de l'auteur : que ce soit son obsession pour les châteaux que l'on retrouve dans le titre de ce premier film, des engins volants, qui jouent ici un rôle important. Le style de la poursuite automobile est très proche des déplacements dans ce même engin qu'on peut voir dans Ponyo.
Encore une fois on retrouve une princesse (comme dans Mononoke, comme dans Nausicaa, comme dans Le Château dans le ciel) et quelqu'un qui va sauver la princesse. Le thème de l'enfance est seulement évoqué. La préoccupation pour la nature n'est pas criante ici.
On voit donc la personnalité de l'auteur se mettre en place dans le film qui lui a surement permis de pouvoir faire les autres, et qui permettra de faire son premier vrai film Nausicaa de la vallée du vent.