[Passé en revue avec l'ensemble des courts de Svankmajer : http://zogarok.wordpress.com/tag/svankmajer/ ]
Gros changement : le film commence sur des dialogues (ce qui n’existait pas jusqu’ici – et est extraordinaire chez Svankmajer) et de surcroît, il quitte le domaine de l’animation. Il est aussi plus long (seize minutes au lieu d’à peine dix). Flirtant avec le fantastique, Le Jardin est ouvertement politique.
Un homme accueille un ancien ami dans sa maison de campagne ; c’est une chaîne humaine qui forme le portail. Tous ces hommes et ces femmes sont là, mutiques, apparemment inertes et fonctionnels ; mais soupirent, étouffent vite une marque d’affection pour échapper au regard inquisiteur, ravalent leur peur lorsque le cadre se concentre sur eux et non plus l’aperçu général et lointain de l’ensemble docile qu’ils composent.
Avec un tel programme, Zahrada a subi la censure, levée avec le régime communiste vingt ans plus tard (Svankmajer se vengera explicitement avec notamment La Mort de Staline). Le film est beaucoup moins identifiable, tout à fait slave, mais toujours une merveille stylistique avec notamment ces gros plans d’allure hiératique mettant en relief la crudité des choses les plus anodines.
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