Bullshit jobs
Le monde qui vient. Et qui est déjà là. Nous ne sommes pas tous concernés, pour l'instant, mais la tendance est là, nette et implacable. Les deux Alfred caricature les tendances lourdes du monde...
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le 10 juil. 2021
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VIVENT l' "honnêteté, la gentillesse et l'indulgence"!
Ce sont les trois qualités que le personnage principal pensait lister à son entretien d'embauche mais il découvrent qu'elle ne semblent plus à la mode pour les start-up... et leur vocabulaire: SBU, DRHG? THE BOX? DUAEX? START FLOW ou ADN...
________Film sur le Baby blues: celui des papas qui sont parfois aussi tristes de voir grandir leurs enfants si vite (comme sous entendent certains des plus beaux plans sur eux, fascinés par les bébés, dormant).
________Film avec une belle reprise d'Etienne Daho, "Le Grand Sommeil", par le groupe Ginger Ale où les paroles prennent d'autres sens et peuvent s'appliquer au manque de son bébé et souvenir de ses premières années?:
'...quand entortillé dans mes bras tu me disais tout bas que tu n'aimais que moi...
tout ce qui se passe au dehors m'indiffère...
'dans ses draps bleus traine encore l'odeur de tes cheveux'...
________Ils font dans le film quasi tous les jeux de mots avec "drone" peut-être aussi pour saboter les titres de critiques très amateures ^^ : "Côtes du drone/La Foire au drone/Palindrone/Drone d'attitude/Game of drones" (celui-là est sur une bannière&affiche à la fin mais faut être encore réveillé pour le voir...)
Réseautage et networking:"...entre nous, la belle fille de mon voisin de palier,
est la fille de ...Martine Aubry"
Mon texte is just a Brainstorming, juste en série de remarques, en mode présentation PowerPoint comme lors de réunion en entreprises...j'essaye de faire preuve "d'honnêteté, de gentillesse et d'indulgence" comme son personnage aux valeurs has-been, old school:
________Un peu barbant les papa avec leur barbe à papa, en poils ou en sucre.
Des drones peuvent le plus souvent retourner à leur base et sont réutilisables, j'espère que les Podalydès aussi retourneront à leur base.
Car j'avais adoré d'autres films du duo (ceux que j'ai vus; il m'en reste heureusement).
Celui-là aussi mais moins: je le reverrai; un peu déçu mais ce n'est peut-être pas sa faute car je ne l'ai pas vu en salle et en groupe, où les films sont souvent plus magiques et hypnotisants.
________Je trouve Sandrine Kiberlain un peu en service minimum parfois.
L'actrice a même les yeux rieurs au cours de la première scène dans la voiture dite autonome, pas le personnage, l'actrice (il me semble).
Pire, elle me semble parfois ne pas connaître son texte et/ou le découvrir? (lors, et avant, la scène à fort potentiel de la piqûre de moustique compliquant une reconnaissance faciale?)
Mais lors d'autres scènes, elle me fait oublier l'actrice comme très souvent dans ses autres films où elle est si juste ( '9 mois ferme' ou dans 'Betty Fisher et autres histoires')
__Est ce pour des raisons de Bankabilité (ou disponibilité) que mon Isabelle Candelier n'a pas plutôt été choisie?
Et Kiberlain aurait pu être échangée et jouer le rôle (à peine de composition?) de la cliente Über exigeant le silence du chauffeur.
Pire, le si capable Philippe Uchan est encore sous utilisé, en chauffeur taxi fier d'être son propre patron mais qui s'endort d'épuisement, épuisé comme le coursier.
__Jean-Noël Brouté est très peu aussi à l'écran, le réparateur copain d'Arcimboldo.
Inscrit au site d'échange de services...
________Les sujets sont bons mais ont déjà été abordés et moqués par Kervern/Delepine dans 'Effacer l'Historique' de 2020 (dont je conseille cette critique 5 étoiles...):
Ils partagent une scène similaire sur la souffrance des livreurs et coursiers (déjà implacablement démontrée chez Frears avec le film en dessous de la réalité, 'Sorry we missed you' (dont je conseille cette critique 5 étoiles...) ,
ou la série encore plus futuristique qu'ici, mais en 2019, 'Years and Years'.
________Le livreur deliveroo/über/coursier des Podalydés est un jeune homme en bleu tout maigre et épuisé, manquant de s'évanouir: il les remercie et leur demande pardon pour rien, comme un Japonais dans Silent Voice.
Le livreur des Kerven/Delepine était Benoît Poelvoorde en PLS suite à des tâches de café sur ses papiers, cause de licenciement immédiat et sans appel pour faute grave, car "ils vont savoir que je me suis arrêté".
___ Après la souffrance des livreurs, les Podalydès taclent aussi les banques et la Finance:
Kiberlain, riche super manageur, fait quand même allusion "aux agios de la Banque, qui l'étouffent".
Denis souligne:
_ "Les problèmes d'argent, tant qu'on en a pas,
on ne sait pas combien c'est torturant."
____ Ma scène favorite et le "I am Spartacus": le maniaque les manageant, Yann Frish (qui joue juste et 1e degré), ne veut pas de géniteurs procréateurs dans son équipe. J'aime la scène de solidarité de groupe lors du coming-out où ils révèlent qu'ils sont papas et mamans: Je suis Sparentacus.
____ La guerre des drones en province est assez nulle: mais elle m'aura au moins rappelé la série de la BBC 'Robot Wars' où des minis Podalydès faisaient se battre des robots téléguidés faits-à -la-maison.
________La plaisanterie que la femme du Maire d'une ville de province, comme par hasard adjointe, serait toujours habillée pareille et toujours en faux léopard et avec beaucoup de maquillage m'a semblé un peu d'un autre âge.
_________ En revanche les décors et accessoires ridicules et Jacques Tatiesque de la star-up sont en dessous de la vérité: j'ai vu pire dans des bureaux connectés au quartier bobo de Confluences à Lyon
...végétalisation bidon et en plastique au mur; chaises longues de réunions longues; trampoline, tables de ping-pong; abris de jardin en verrière comme isoloir, château d'eau à bonbons/bonbecs (ton profil psy est jugé selon lequel tu choisis ...et peut-être même selon ta manière de le sucer?...)
...à Lyon, c'était le bâtiment qui décidait des salles de réunion car la domotique gérait elle même la lumière et les volets. Mini HAL de "2001 L'Odyssée de l'espace".
________Les gags des T shirts sont amusants mais deviennent un peu répétitifs et tire-à-la-ligne: font penser à un carnet de notes à la JP Jeunet qu'ils auraient pas réussies à caser dans leur précédents films?
_______Je l'ai déjà revu et je saisi alors mieux de moments d'émotions au sujet de la perte des enfants qui grandissent trop vite, qui changent vite: le fils d'Arcimboldo travaille à l'étranger où il est marié.
Au débotté le petit café sans pass et sans attente!
_______J'ai rerevu le film et la scène du "petit café" offert à l'improviste par l'autre papa de la crèche m'a ému en ces temps de masques et passes sanitaires:
et le tout, sous les figures de Corto Maltese dessiné sur la vitrine.
________Lors du repas, placement de produit bien Français: "le Givry premier cru La Grande Berge" (vin Rouge produit dans la région Bourgogne en France)
________Le maire dévoile un détail médical sur son invité qu'il reconnait...pas très discret "le fils du médecin de famille".
"...alors toujours anxieux?"
(il est vrai qu'il laisse 4 lumières dans la chambre de ses enfants)
________Le très bon gag à la 'Über Manif': qui consiste à sous-traiter sa présence à une manifestation pour éviter les gaz lacrimo et par manque de temps etc.
était déjà une idée de Daniel Prevost
dont je conseille ce sketch avec Jean Yanne sur "Le manifestant professionnel".
_____Et au moins bonne occasion de recroiser du Serge Reggiani qui, je crois, n'a pas de sondage à par ma liste... Ici, pour 'Ma fille a 20 ans' qui souligne la peur et douleur de Kiberlain à voir sa fille avoir grandi si vite:
"...hier encore, elle était si petite
on la trouvait jolie,
voici qu'elle est belle"
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le 14 mai 2023
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