Ambiance sonore


Au travers d'un film en noir et blanc qui nous plonge dans une atmosphère intemporelle, le spectateur accompagne Niko, un jeune berlinois, le temps d'une journée pendant laquelle le sort s'acharne contre lui et va l'obliger à grandir enfin.


Niko vit dans l'indécision permanente, le choix de ne pas faire de choix, le temps défile mais son existence reste figée. Continuant à vivre au crochet de son père alors qu'il a abandonné les études depuis 2 ans, il est là sans véritablement être présent à la manière d'une présence fantomatique qui hante les rues berlinoises.


La structure narrative présente beaucoup de similitudes avec celle d'Oslo 31 août, les 2 personnages sont suivis sur un laps de temps assez court pendant lesquels ils sont confrontés à une société qui les rejette. Ils souffrent tout deux d'une addiction, ils rencontrent une fille avec qui ils partagent un moment sans que ce soit réel, ils subissent des déconvenues et des déceptions successives au fil de leurs interactions avec autrui.
Mais là ou Oslo 31 aout faisait preuve d'un réalisme absolu avec une ambiance mélancolique permanente, Oh boy se permet de nombreuses touches d'humour ainsi qu'une ambiance jazzy qui insuffle à l'ensemble plus de vie et, par extension, plus d'espoir.


En effet le film n'est qu'une parenthèse dans la vie du personnage, elle représente un moment de rupture qui le forcera pour la première fois de sa vie à agir, la fin ouverte nous laisse le choix d'imaginer s'il parviendra à réduire cette incompatibilité avec le monde qui l'entoure selon l'optimisme qui nous habite.


Je ne voudrais pas dévoiler plus de l'intrigue qui, n'étant qu'un moment passager de la vie du personnage, doit se découvrir au visionnage.
Ma première vision remonte à 4 ans, elle m'a marquée et revoir aujourd'hui le film me permet de l'appréhender sous une nouvelle perspective. Ma vision du monde n'est plus la même et ma situation, à l'instar de celle du protagoniste, a évoluée également. J'ai été Niko, je le suis encore parfois aujourd'hui, je fais partie comme beaucoup de cette génération qui ne sait pas choisir ou communiquer avec ses semblables. Il y a 4 ans je ne percevais pas la nuance offerte par le film et sa faible lueur d'espoir, je n'y voyais que le négatif.
C'est toujours enrichissant de revoir un film à différents moments de son existence car son interprétation évolue alors que le matériel d'origine reste le même, c'est aussi cela la magie d'une œuvre d'art qui perdure malgré le passage du temps.


Niko rejoint ces personnages losers du cinéma qui me touchent profondément et me poussent à la réflexion au travers de leurs faiblesses.

angel25
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Vus en 2013, Cinés 2013, Les meilleurs films de 2013, Les meilleurs films sur la solitude et En 2017 je visionne toujours des films

Créée

le 7 juil. 2017

Critique lue 447 fois

8 j'aime

angel25

Écrit par

Critique lue 447 fois

8

D'autres avis sur Oh Boy

Oh Boy
mymp
8

Berlin city boy

C’est vraiment pas sa journée, à Niko. Dès le réveil, il rompt avec sa copine qui ressemble à Jean Seberg (mais en brune) dans À bout de souffle, le psychologue le prend de haut et refuse de lui...

Par

le 5 juin 2013

34 j'aime

Oh Boy
PatrickBraganti
7

Café frappé

Quelque part entre la version berlinoise de After Hours de Martin Scorsese et un clin d’œil à la Nouvelle Vague française pour ce qui est du noir et blanc et de l'ambiance jazzy. La dérive...

le 5 juin 2013

18 j'aime

Oh Boy
angel25
8

Indécision permanente

Ambiance sonore Au travers d'un film en noir et blanc qui nous plonge dans une atmosphère intemporelle, le spectateur accompagne Niko, un jeune berlinois, le temps d'une journée pendant laquelle le...

le 7 juil. 2017

8 j'aime

Du même critique

Dedans AlloCiné
angel25
4

R.I.P. Allociné Fuck Webedia

A lancer avant de commencer à lire Je pense qu'en ce jour du 9 aout, on peut officiellement déclarer la mort des forums allociné, même si l'on a déjà eu précédemment des bugs rendant le site...

le 9 août 2015

49 j'aime

55

VDM, la série
angel25
1

Récit d'une pique assiette

Bon je ne vais pas mentir, si j'ai été à la soirée VDM qui diffusait des épisodes de la série c'est parce qu'il y avait un buffet, que c'était gratuit et à coté de chez moi. Mais après tout sait on...

le 19 août 2013

47 j'aime

3

Naruto: The Last
angel25
3

Les feux de l'amour à Konoha réalisé par Michael Bay.

Nostalgie Je vous parle d'un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connaître. Celui ou Naruto était une bonne série, genre vraiment. Je déconne pas. Si on enlève les HS de l'anime et...

le 1 juin 2015

44 j'aime

3