Je ressens rarement le besoin d'écrire une critique après avoir vu un film, mais j’en ai parfois tellement gros sur la patate que c’est le seul moyen pour moi d’exorciser tous ces sentiments qui ont bouillonné en moi pendant pratiquement 2h.


Rarement il m’a été donné de voir un film aussi désagréable à regarder que Primal Rage, et pourtant j’en ai vu des mauvais films. Je ne parle même pas du jeu d’acteur, ou de la qualité du scénario qui ne sont qu’un brin de poussière par rapport à l’éléphant dans le couloir : Primal Rage est peut-être le film le plus mal réalisé que j’ai vu de toute ma vie.


Ça commence de manière peu originale, c’est filmé comme une pub pour parfum avec un focus ultra serré et du soleil qui nous éblouit en arrière plan, mais bon je suis pas ici pour regarder un chef-d’œuvre. Il faut savoir être tolérant quand on regarde un film de ce genre et en tant que fan de science-fiction, je suis prêt à pardonner BEAUCOUP de choses.


Puis le malaise s’installe rapidement et une première chose me saute aux oreilles : la plupart des dialogues donnent l’étrange sensation d’avoir été rajoutés en post-production. Est-ce vraiment le cas ? Ou peut-être est-ce simplement dû au fait qu’on passe d’un plan à un autre toutes les deux secondes ? De peur que le spectateur s’ennuie probablement, la caméra saute constamment d’un personnage à un autre, puis sur des éléments du décor parce que pourquoi pas. Tant et si bien que seulement une infime partie des dialogues est délivrée face caméra, leur donnant un côté étrangement artificiel. Les L-cut c’est comme tout, ça s’utilise avec modération.


Mais ça ne s’arrête pas là! Non seulement le film tente de nous donner une crise d’épilepsie en changeant de plan toutes les deux secondes mais il le fait parfois simplement pour nous montrer la même chose mais sous un angle différent... pourquoi ?
On se retrouve ainsi avec une même scène filmée sous quatre, voire cinq angles différents, de gauche, de droite, de devant, de derrière, de loin... non content d’être à deux doigts de la convulsion on se retrouve totalement désorienté à cause d’une spatialisation absolument inexistante.
Empêcher le spectateur de bien situer une scène ou un personnage dans l’espace ça peut-être un effet de style intéressant, mais là ça dure pendant tout le film et je n’ai pas l’impression que ça soit volontaire…


Autre problème quand on utilise beaucoup de plans différents dans une même scène, on multiplie les chances de faire des erreurs de continuité, et là on atteint des sommets. Les personnages changent constamment d’expressions ou de positions d’un plan à un autre, ce qui ne fait que rajouter encore un peu plus à la bouillie visuelle générale.


Je ne m'attarderai même pas sur les autres aspects du film tant ils me semblent insignifiants par rapport aux problèmes cités précédemment. Seul point positif du film s’il fallait en trouver un : les effets spéciaux. Les maquillages et les effets de gore sont plutôt bien réalisés mais malheureusement trop brefs et trop peu nombreux pour justifier de s’affliger le visionnage de ce film. Et surprise surprise, en recherchant des informations sur le réalisateur on découvre qu’il s’agit de son premier long-métrage et qu’il a commencé sa carrière dans… les effets spéciaux.


Comme déjà dit en début de critique, je n’ai pas seulement trouvé ce film mauvais ou ennuyeux mais extrêmement désagréable à regarder et je n’avais qu’une envie, que la torture s’arrête. Un film à éviter absolument, ou à part peut-être pour s’en servir de cas d’étude sur les erreurs à ne pas faire quand on réalise un film.

Anthony_Sire
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le 1 août 2019

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Anthony Sire

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