Santa Claus
6.4
Santa Claus

Court-métrage de George Albert Smith (1898)

Le gros tas rouge du ciel débarque dans nos cheminées et laisse des traces sur l'écran

Ce film est un pionnier sur le plan technique et sur un autre, culturel et trivial. En effet c'est probablement le premier impliquant Noël et assurément le premier à convoquer Santa Claus, c'est-à-dire le gros barbu en rouge et blanc. Le substitut marchand à la commémoration de la venue du Christ a le droit à une entrée prestigieuse puisque le meilleur des effets spéciaux de l'époque est déployé pour lui. De cette façon père Noël descend parmi nous sans se souiller, car la magie est garantie.


Le personnage est d'abord inséré dans une bulle séparée, avant de rejoindre de façon ambiguë (mi-ratée mi-géniale, comme avec X-Rays, précédent court très ambitieux du même réalisateur) les enfants puis de disparaître plus vite qu'on exécute un battement de sourcil. George Albert Smith utilise le split screen pour permettre de suivre les actions divergentes sur un même écran (sommeil des enfants impatients et père Noël à sa besogne), mais aussi de façon moins immédiate pour introduire le père Noël par une confusion entre le rideau et la 'bulle' dont il provient (c'est limite mais il y a encore la cheminée tout près pour accréditer).


Le split-screen est une technique extrêmement importante, ouvrant de nombreuses possibilités comme les superpositions. Il sert, la même année, à Méliès pour son Homme de têtes (1898). Zecca le magnifiera pour créer l'illusion d'un homme sur une machine volante dans À la conquête de l'air (1901). La technique employée pour l'évaporation du père Noël est l'arrêt caméra, lui aussi déjà employé par Méliès dès Escamotage d'une dame (1896). Mais pendant que Méliès enrichira le cinéma avec ses trucages, ses créatures, dessins et figurants loufoques, George A.Smith apportera une contribution plus solennelle en raffinant la narration (Baiser dans un tunnel – 1899) et inventant ou améliorant des techniques fondamentales. Il sera le principal acteur de l'école de Brighton, alors en train de naître.


https://zogarok.wordpress.com

Créée

le 16 sept. 2016

Critique lue 560 fois

2 j'aime

Zogarok

Écrit par

Critique lue 560 fois

2

Du même critique

La Haine
Zogarok
3

Les "bons" ploucs de banlieue

En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...

le 13 nov. 2013

51 j'aime

20

Kirikou et la Sorcière
Zogarok
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

le 11 févr. 2015

48 j'aime

4

Les Visiteurs
Zogarok
9

Mysticisme folklo

L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...

le 8 déc. 2014

31 j'aime

2