Le carnet d'or
En voilà un curieux film ! Je ne m'attendais pas à ça. L'intrigue comporte quelques faiblesses : c'est un peu mou, ça manque un peu d'action, on est parfois trop dans la contemplation et l'auteur...
Par
le 14 janv. 2018
Ce petit film underground a un camp bien défini, celui de l'horreur triviale et premier degré. Il est parfaitement (odieusement!) réaliste, ce qui justifie au passage ses effets de montage et plans-séquences bien lourds (le monologue d'un type derrière la porte d'une pièce ravagée). L'ensemble alterne dialogues, par lesquels Léonard va notamment exposer sa philosophie de critique social commun et attardé ; et morceaux de bravoure où Léonard s'adonne à l'humiliation, l'exploitation ou la torture de sa proie.
Scrapbook pourrait être un simple torture porn à la August Underground, mais non seulement il ne s'épanche pas à ce point dans la violence et surtout il va au-delà, grâce à son style et sa ligne générale. Le film se distingue par la texture particulière de l'image, mais aussi la dimension intime, le côté found footage ainsi que la focalisation dans la maison du bourreau (on sortira tout juste dans son jardin). Il met l'accent sur les performances d'acteurs et entretient l'emphase pour Clara, restant proche de ses émotions – ce qui n'est pas courant dans ce genre de productions.
Bien que ce soit le septième film de son auteur, Scrapbook se présente sous la forme d'un tournage amateur, ce qui a le don de renforcer sa dimension crapoteuse et sensationnelle. Toutefois l'ensemble peut paraître désuet dans sa volonté de choquer ou induire le malaise (on assiste à des scènes légèrement grotesques, comme l'enfermement de Clara dans un seau pendant plusieurs heures). La BO redondante aux refrains taillés à la tronçonneuse a tendance à surligner en vain et orienter vers le clip trash. Ajoutons à cela une pure et simple (pathétique) séquence pornographique. Alors c'est macabre, mais pas si méchant que ça s'en donne l'air ; Eric Stanze et son équipe ont voulu faire un film affreux, ils l'ont réussi, mais ils suscitent surtout le dégoût et une pointe d'ennui.
(...) https://zogarok.wordpress.com/2015/09/05/seances-express-n23/
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Je suis un pervers, ne venez pas à mon secours !, Le Classement Intégral de Zogarok, Les meilleurs films de 2000 et Les meilleurs films sur le sadisme
Créée
le 9 sept. 2013
Critique lue 2.5K fois
5 j'aime
D'autres avis sur Scrapbook
En voilà un curieux film ! Je ne m'attendais pas à ça. L'intrigue comporte quelques faiblesses : c'est un peu mou, ça manque un peu d'action, on est parfois trop dans la contemplation et l'auteur...
Par
le 14 janv. 2018
Du même critique
En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...
Par
le 13 nov. 2013
51 j'aime
20
C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...
Par
le 11 févr. 2015
48 j'aime
4
L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...
Par
le 8 déc. 2014
31 j'aime
2