Dernier volet de la "prélogie", La Revanche des Sith est un blockbuster impeccable en terme de divertissement, mais qui manque encore une fois de subtilité quant à son écriture.
Difficile de faire la fine bouche tant on en prend plein les yeux, la scènes d'ouverture avec ce plan séquence de malade, est absolument renversante. La suite n'est pas mal non plus. La technique arrive enfin à son plein potentiel, fini les incrustations moche de La Menace Fantôme, ici l'univers fait sens et a surtout du corps, ce qui est le plus important. La mise en scène sait iconiser les moments forts, principalement tous ceux qui font des liens direct avec les films suivants. En terme de narration, cette dernière peine à convaincre, mais il faut bien avouer que tout ce qui doit être dit, élucidé ou mis en place, est fait. Cela étant, des points noirs et des fausses notes subsistent.
L'écriture du film est au mieux maladroite et au pire complètement loupée. Si tout est dit comme il se doit, ce n'est pas fait avec brio. La plupart des éléments importants de l'intrigue sont divulgués sans intensité et sans subtilité. C'est ainsi que les scènes les plus importantes sont parfois expédiées en moins de cinq minutes, notamment l'assouvissement d'Anakin au côté obscure de la Force. Le jeu catastrophique d'Hayden Christensen ne vient arranger, il y a clairement une erreur de casting. L'acteur n'est ni taillé pour le rôle qui lui incombe et n'a pas le charisme requis. Sa palette de jeu est simple : Hayden est content alors il sourit, il est en colère alors il fronce les sourcils, il est très très énervé alors il hurle. Autant dire que ce n'est pas vraiment l'interprétation que l'on attendait concernant ce personnage emblématique et qui dans ce film se révèle même tragique.
Expéditif est l'argument approprié pour parler de cette conclusion de "prélogie". La Revanche des Sith ne manque ni d'atouts et malheureusement ni bêtise. Vu le potentiel et la vocation du produit, c'est infiniment dommage.