Au royaume des aveugles les cadreurs de série Z sont rois, et cette fois tous les orgues de l'enfer ont dû se déchaîner pour faire en sorte qu'un aussi bon groupe d'incompétents se rencontrent dans le seul but d'élaborer une production moisie, cela ne m'étonnerait pas que l'on retrouve d'ailleurs le cadreur fou adepte de la caméra qui valdingue dans tous les sens au générique de séries Beverly Hills et à la prise de l'ensemble des épisodes de Beattleborg, si vous vous rappelez cette seconde en contrefaçon de power rangers du pauvre, était fameuse pour ses mouvements de caméra particulièrement vomitifs et son mauvais goût. Peut-être avez-vous subi à l'époque la mode du kickboxing, faisant pleuvoir les films de toutes sortes sous forme de kickboxing, allant jusqu'à renommer dans la foulée quelques films de kung-fu fraichement importés de Chine, et bien le MMA c'est pareil mais en pire si cela était possible.
Scénaristiquement on est proche d'un épisode de la série Alerte Cobra, un rien plus foutraque puisque le rythme est constant : combat, nichons, combat, nichons, combat, nichons... jusqu'à la fin du film. Les combats d'ailleurs, sont au nombre rachitique de cinq, bien évidemment que ce soit dans la façon de filmer comme dans la chorégraphie il n'y a pas à chercher bien loin puisqu'esthétiquement on est dans le nul absolu, la faute à des combats déjà moches à la base indépendamment du style mis en valeur auquel j'avoue ne pas accrocher, ici le MMA, mais également dans les choix d'angle, et les horribles effets spéciaux : flous, ralentis, caméra qui zoome-dézoome à toute vitesse, et sonorisation des coups avec un bruit tout moche de pastèque écrasée à coup de marteau.
J'aimerais revenir un temps sur les personnages dont le charisme est pratiquement du niveau d'une huitre (un peu en dessous en fait) : un bourrin couillon balançant vannes Carambar sur vannes Carambar qui ne trouve rien de mieux que d'accompagner son ex-nouvelle-ancienne-copine après qu'elle l'ait aguiché jusqu'à son bar à strip tease préféré où son allure de prostituée du bois de Boulogne ne ferait pas forcément tâche, afin de lui présenter un duo de choc les proprios que je nommerai Tic et Tac faute d'avoir retenu leur nom. Et je vous assure qu'à chaque début de scène dans ce décors ressemblent au mouvements de caméra du générique de la série Beverly Hills tant ça bourge de travers.
Passons les détails qui montrent que le héro est non seulement, mais aussi globalement dangereusement inconscient.
Heureusement il a bon cœur c'est déjà ça de pris, du coup lorsque la prostituée se fait kidnapper par un duo de méchants au moins aussi charismatiques que le héros celui-ci fonce pour la récupérer dans l'antre d'un Keanu Reeves au rabais, si vite d'ailleurs qu'il prend un temps pour taper la discu avec la favorite du super-villain et la nympho de service un verre à la main tranquillou au bar en nous gratifiant une fois encore de son humour de séducteur de haute volée, un humour bas du front mais qui apparemment suffit à faire s'esclaffer les donzelles à la cuisse légère, j'essayerai un jour je vous dirai si ça marche. Bref toujours est-il qu'après deux coups de savate et un verre d'alcool le bonhomme retrouve son ex-futur-ancienne-copine toujours attachée et visiblement en sale état, mais bon y'avait bar gratuit au rez-de-chaussée il aurait eu tord de se priver.
A partir de là le reste se passe dans une monotonie parfaitement prévisible : combat, nichon, combat, nichon, combat, pan-pan-flingue (oui là le réalisateur avait commencé le scénario de son prochain film avant de se rendre compte qu'il n'avait le budget que d'une scène, du moins c'est ma théorie), combat contre Keanu, nichons, fin.
Et pis c'est tout... de la première à la dernière minute tout ce film n'aura été que vacuité absolue et éléments particulièrement mal fichus, un travail de sagouins écrit et réalisé avec les pieds ne se contentant pas de puer l'amateurisme mais suant littéralement par tous les pores le ratage, l'absence de talent et le mauvais gout.