On pourrait reprocher pas mal de choses à James Cameron. Il nous a infligé un épisode de La croisière s'amuse pas spécialement long comme une traversée de l'Atlantique en paquebot, sa version d'Aquablue était passablement pénible à regarder et le bonhomme n'a pas la réputation d'être spécialement tendre sur les plateaux. Cependant, il y a une chose qu'il a (entre autres, soyons honnêtes) réussi. Là où beaucoup auraient raté le coche par manque d'inspiration, de talent ou de vista, Cameron signe avec Terminator 2 une suite solide, travaillée et spectaculaire.
Le film témoigne de tout le soin que Cameron lui a apporté. Il est ainsi parvenu à ne pas gâcher sa propre licence. Mieux, il l'a transcendée. Ce qu'aucune des autres séquelles n'a fait, chaque nouveau réalisateur aux commandes malmenant la machine jusqu'à sa dernière extrémité. À l'image du premier volet, T2 prend parfois des allures de thriller. Ancré dans une réalité bien tangible et doté d'un scénario qui tient la route, la pellicule n'évoque le futur et n'a recours aux effets spéciaux que pour mieux faire monter la tension.
Esthétiquement, le travail est également impressionnant. Le travail sur les lumières et les plans confère d'ailleurs beaucoup d'âme à l'ensemble. Froide et oppressante comme la poigne d'un T-800, la musique de Brad Fidel hante littéralement des scènes qui pour la plupart sont devenues cultes et pas seulement grâce aux punchlines d'un Schwarzy au sommet de son charisme mécanique.
Si Cameron a gagné son pari, c'est qu'il a signé un vrai film de cinéma. Certes plus grand public que le premier volet (du moins dans ses premières minutes), son successeur entraîne petit à petit le spectateur vers un récit plus sombre, plus réfléchi et plus désespéré qu'on aurait pu l'envisager au premier abord. À l'image d'une Sarah Connor habitée et aux abois...
Terminator 2 a été poli jusque dans ses moindres rouages. Et croyez-le, cette machine est aussi impitoyable que Skynet.