Jusqu'à ce que la mort nous enchaîne

On ne va pas s'enthousiasmer plus que de raison mais voir Megan Fox dans un film qui se laisse regarder jusqu'à son terme sans trop de difficultés est devenue une vraie denrée rare dans la carrière de l'actrice. Non pas qu'elle soit une comédienne dont on attende des performances exceptionnelles -clairement pas et son visage hélas de plus en plus figé n'y aide pas- mais ça fait toujours un petit pincement au cœur de la voir s'enfoncer dans les tréfonds du DTV, un peu comme de revoir un ancien flirt de jeunesse qui aurait mal tourné, coincé aujourd'hui dans un mariage malheureux. D'ailleurs, Emma, l'héroïne qu'elle interprète dans "Till Death" se trouve être justement dans la même situation.
Entre la toxicité d'un mari ultra-dominant, un adultère et le traumatisme d'une agression passée, on ne peut pas dire que la première partie du film fasse dans la grande subtilité avec ce portrait d'une épouse malheureuse ne voyant aucun échappatoire à sa condition, surtout au vu des situations ou dialogues assez risibles pour mettre le tout en relief et d'une Megan Fox se fondant un peu trop facilement dans les traits immobiles de cette riche femme désespérée que l'on imagine se goinfrer exclusivement d'anxiolytiques.
Heureusement ce premier acte ne sert en réalité qu'à installer des ingrédients plus judicieusement utilisés dans les deux suivants que va compter le film. Certes, le tournant majeur de l'intrigue va bien sûr fortement rappeler le point de départ du "Jessie" de Stephen King mais il va être ici un outil bien plus retors à un plan machiavélique dont le but est d'obliger Emma à briser littéralement les chaînes la liant à ce mariage empoisonné. Rendant justice à la combativité de son personnage dans sa captivité aux conséquences désormais tout autant physiques que psychologiques, Megan Fox se retrouve seule un petit moment sur le devant de la scène avant que "Till Death" ne casse la dynamique de ce que l'on imaginait devenir un huis-clos pour l'ouvrir à de nouveaux protagonistes et, cette fois, à un affrontement plus direct, cerise sur le gâteau d'un dessein vengeur aussi improbablement tordu que plutôt généreux en rebondissements.

Jamais hélas aussi totalement imprévisible qu'il ne le voudrait malgré les nouvelles facettes que son récit revêt en cours de route, "Till Death" aura néanmoins le mérite de faire de la lutte d'Emma face à l'emprise constante de son mari sur son sort le véritable coeur de ce petit thriller un peu mieux troussé que la moyenne grâce à sa construction lui permettant d'éviter tout temps mort.
Dans l'absolu, on vous conseillera donc ce "Till Death" pour combler une deuxième partie de soirée de façon pas trop désagréable en compagnie de Megan Fox. Étant donné que son prochain film est un DTV avec Bruce Willis ("Midnight in the Switchgrass"), vous ne la retrouverez sûrement pas dans quelque chose de mieux avant un moment...