L’intérêt que présente de prime abord Voyagers, à savoir la mise en place d’un mystère relatif au vaisseau et à son fonctionnement, doublé d’un équipage aliéné qui se délivre progressivement de sa léthargie, s’estompe à mesure que le réalisateur schématise son scénario et porte sur ses personnages un regard similaire à celui d’un laborantin sur ses boîtes de Pétri. Neil Burger ne peut s’empêcher d’appliquer une anthropologie fanée et stérile comme il le faisait dans Divergente (2014), divisant à terme ses adolescents en deux clans définis par un leader. Et si Divergente réussissait à divertir, grâce à ses séquences d’action et sa bande originale signée Junkie XL, il n’en est rien ici : sa mise en scène épouse la froideur clinique de l’expérience ici représentée et s’avère incapable de la moindre audace quand il s’agit de montrer le désir à l’œuvre.
Voilà un long métrage prude qui ne dit rien, ou alors si peu, de la nature humaine et des relations entre les êtres. Des problèmes de rythme et un montage charcutier empêchent l’immersion d’un spectateur qui ne peut même pas compter sur les acteurs pour s’identifier ou trouver en eux des vecteurs émotionnels. Un film plus que dispensable.