C'est du brutal
A Barcelone, un commissaire de police qui ne fait pas dans la dentelle, joué par Bruno Cremer, se lie avec une prostituée jouée par Fanny Cottençon, arrêtée après un vol. Mais elle est liée avec un...
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le 18 déc. 2022
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Apparemment passée inaperçu lors de sa sortie sur les écrans français en août 1984, À Coups De Crosse est une production franco-espagnole mettant principalement en scène Fanny Cottençon et Bruno Cremer. Libre adaptation du roman Prótesis, rédigé par le Catalan Andreu Martín, l'œuvre fut intégralement tournée dans un Barcelone pas encore rénové pour accueillir les Jeux Olympiques de 1992. Ruelles noires et quartiers sombres sont ainsi mis en valeur par le cinéaste Vicente Aranda, précédemment remarqué pour le fort intéressant Je Veux Être Une Femme avec une toute jeune Victoria Abril.
Film peu aimable de par la relation sadomasochiste liant une jeune délinquante et un flic aussi violent que corrompu, À Coups De Crosse correspond tout à fait à mes goûts cinématographiques en matière de portraits psychologiques puisque l'espoir s'amenuise considérablement d'une manière réaliste lorsque les protagonistes s'engouffrent dans une spirale infernale incoercible.
Polar noir jusqu'au-boutiste, le métrage accuse néanmoins de très nombreux défauts. Si Bruno Cremer reste excellent à chacune de ses apparitions, Fanny Cottençon ne me semble pas toujours crédible en incarnant cette délinquante prête à tout par amour pour un mafieux qui périt rapidement sous les balles de Cremer. Parfois très juste dans son jeu, parfois complètement à côté de la plaque, elle alterne diverses variantes dans son interprétation qui annihile régulièrement le tempérament qu'elle souhaite offrir à son personnage. À ses côtés, le casting espagnol n'est pas non plus au meilleur de sa forme en matière d'acting. La bande de braqueurs engagée par Fanny Cottençon ne ressemble pas à grand-chose et le braquage en lui-même, pourtant tout autant millimétré dans sa réalisation que lors de son montage, n'a finalement rien de transcendant.
Une œuvre qui reste donc le cul entre deux chaises et dont le montage français est nettement plus soft que le montage espagnol, bien plus brutal. Ce dernier étant offert en bonus dans l'édition HD proposée par Le Chat Qui Fume, il reste néanmoins soumis à une version malheureusement doublée en français sauf lors des scènes inédites de par chez nous qui se voient brusquement relayées en langue espagnole. Dommage.
Offrir l'intégralité du montage français en langue française et l'intégralité du montage espagnol en langue espagnole (voire catalane puisque l'action se déroule à Barcelone) auraient été plus judicieux. Sûrement la faute d'une sombre histoire de droits...
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le 18 déc. 2022
Modifiée
le 19 nov. 2024
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