Une famille de fermiers accepte d'employer une jeune femme inconnue dont ils ne connaissent pas le passé tumultueux. Remake raccourci du film muet de Griffith (1920), lui-même adapté d'une pièce de théâtre de la fin du 19e siècle, Way down east est l'occasion pour Henry King de démontrer qu'il est un formidable raconteur d'histoires et un humaniste patenté. Un peu à la manière de John Ford, en moins brillant, mais parfois pas si loin du maître. Mélodrame avant tout, Way down east possède nombre d'éléments comiques, avec quelques personnages stéréotypés mais vivants (le juge inflexible, le poivrot pittoresque, le bellâtre séducteur, le ravi de la crèche, la commère ...) qui forment une communauté très américaine. Les scènes finales, en pleine débâcle de glace sur la rivière, sont somptueuses avant un final un peu bâclé. C'est le deuxième film de Henry Fonda dont le charisme est déjà indéniable. Il éclipse aisément l'actrice principale, Rochelle Hudson, choisie au dernier moment et qui manque un peu de personnalité.