Niveau script, c’est on ne peut plus bateau et sommaire. Mais dans le style du Splatter, Adam Chaplin fait office de bouffée d’air frais après tous ces clichés asiatiques surfaits. Le héros est une véritable bête de muscles, une montagne au look typique underground, qui fait office de réincarnation de Ken le survivant quand on voit les mandales qu’il envoie à ses adversaires. C’est bien simple, en un coup de poing, il est capable d’arracher un bras. Alors quand il cogne à répétition à une vitesse cartoonesque, on vous laisse imaginer le résultat niveau gore. Le film est hélas très cheap, ça se sent beaucoup pendant tout le film, qui a notamment trop souvent recours au gros plan, nous empêchant d’apprécier le décor des pièces (enfin, ce sont souvent des pièces vides aux murs nus…). Mais ces fréquentes carences de budgets ne l’empêchent pas d’être plutôt ambitieux, en proposant véritablement des mises à mort de malade, où chaque coup de poing mériterait un cri de satisfaction. De remodelage facial dans les règles de l’art. Le héros est également charismatique pour sa possession, le démon s’étant incarné dans son épaule droite. Par conséquent, pendant tout le film, on verra une sorte de démon, agrippé à son épaule, qui lui parlera et lui confèrera sa force surhumaine. Après, ce qu’ils se diront reste assez sommaire, mais la mise en scène des apparitions du démon est très bien gérée, parvenant à instaurer une ambiance bizarre dès que le monstre pointe le bout de ses dents. Adam Chaplin, c’est aussi un méchant très drôle. Si l’introduction laisse clairement à désirer pour planter son personnage (ses interventions blasphématrices sont inoffensives, elles agaceront tout au plus les chrétiens), son design très punk (visage abîmé caché derrière un masque de hockey, assistance médicale installée sur le personnage pour le maintenir en vie…) fait en grande partie le boulot, lui assurant notre intérêt jusqu’à sa mort. En fait, il prend un peu d’étoffe quand il nous parle d’un sérum spécial qu’il s’injecte pour booster ses capacités physiques, et quand il nous raconte ce qui est arrivé à sa gueule. Mais tout ce ci reste du bavardage, Adam Chaplin intervenant fréquemment dans le récit pour accomplir sa vengeance et délivrer quelques pains dont il a le secret. A titre de comparaison nanarde, on n’a pas vu d’uppercut aussi destructeur depuis Story of Ricky. C’est dire l’importance capitale d’un tel objet. De façon prévisible, la fin sentimentale où le héros voit quelques instants l’âme de sa femme est un peu ratée. Mais les bains de sang largement délivrés par le film, et surtout son ambiance punk éloignée de ses homologues nippons, suffisent à rendre l’objet fréquentable. Une curiosité à découvrir…
Voracinéphile
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le 15 juil. 2014

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