Le pape touche aux limites de son système, il arrive au bout de son concept Néoréaliste. On est à Berlin en ruines, avec des acteurs allemands, certains qui jouent leur propre rôle peut-être?
Des gens. Un petit garçon blond tente de faire survivre sa famille. Alors non seulement j’ai l’impression qu’il commence à se copier lui-même, mais j’ai l’impression qu’il tourne en rond, le pape. Qu’est-ce qui ne va pas ? Tout ne va pas. Le réalisme qui ne repose que sur les murs en ruines d’une ville qui peut ressemble à n’importe qu’elle autre ville en ruine. Ça pourrait être Londres années zéro, Paris année zéro, Pragues…Donc le sujet est faible, pas assez de fond dedans pour m’exciter les neurones. Rossellini le voit et rajoute la figure du père fouettard pour nous toucher au cœur. C’est la faute des adultes, des pères, se sont eux qui ont créés cette génération d’enfants perdus, criminels, et naïfs. Ces enfants sont innocents ! C’est un peu fort de café quand même. L’enfant martyr comme diversion mélodramatique.


Le petit Gavroche blond, courageux; les sœurs courage, le petit gavroche blond, courageux et bête aussi, j’allais oublier. (Ceux qui ont vus le film comprendront l’allusion). Les sœurs courage, le père sévère voire tortionnaire, le frère ancien combattant qui se cache pour échapper aux représailles, les autres adultes qui ne valent pas mieux que les pères. Une vision très moraliste qui finit par alourdir le film. Tout sent le cliché à la sauce réaliste, donc cliché quand même, avec morale de la fable à la fin. Ce n’est pas le pape du Néo-réalisme pour rien, on a une fin édifiante s’il en est. Son penchant humaniste le rattrape et le dépasse, il ne s’en rend même pas compte, il donne des leçons à tout le monde. Il veut faire passer un message, et fait un film à message, et quand on a un film à thèse, même austère et « réaliste », avec peu d’artifices, même si ça ressemble à un documentaire, on préférerait voir un vrai documentaire sur les enfants de rue à Berlin, durant la période d’après-guerre.


Néo-réalisme, de moins en moins, mais fallait s’y attendre, un truc avant-gardiste s’essouffle souvent assez vite, pour ne laisser que l’idée, et le discours esthétique pour amateurs éclairés, et concernés.
Décor naturel d’accord, mais pauvre, l’improvisation elle, ne sert à rien car les acteurs ne jouent pas ou peu. Certains voire tous doivent être amateurs, ça donne quelques « accents » de vérité, mais ça reste fabriqué, téléguidé. La pauvreté des moyens, c’est vite devenu un gimmick, on truc qu’on se cache derrière, qui permet de ne pas développer, avec comme excuse l’esthétique du pauvre.
Donc histoire pauvre, dialogues banals, ce qui était original quand il filmait à la maison devient moins efficace, voire inconsistant. Image d’Epinal post-apocalyptique, le Néoréalisme rattrapé par le cinéma du réel. Banal. Après on va lui trouver toutes les bonnes intentions du monde et disserter dessus, en faisant plein de pages, moi je me contenterai de ces quelques lignes.

Angie_Eklespri
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le 20 juin 2015

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