American Graffiti par Ricky-le-Wisigoth

Ce film mérite vraiment d'être plus connu !

Quatre ans avant Star Wars, George Lucas nous offre une œuvre teintée de nostalgie en hommage à l'époque de sa jeunesse : le début des années 1960. Porté par une bande-son culte reprenant tous les grands classiques du rock'n'roll et par de splendides voitures d'époque, le point fort du film reste pour moi son atmosphère unique. American Graffiti nous plonge dans la dernière nuit d'une bande de copains avant leur séparation à la fin du lycée, chacun vivant une petite aventure à sa façon. Si les péripéties semblent légères et humoristiques, l'échéance de la séparation le lendemain matin donne au récit une couleur crépusculaire et mélancolique. Cela donne au film une dimension que je trouve assez onirique, appuyée par les décors nocturnes et la lumière colorée des néons publicitaires. On a l'impression d'assister au souvenir d'une époque heureuse mais révolue avec une double perceptive : la fin du lycée et de l'insouciance pour les personnages et la fin de l'âge d'or de l'Amérique pour les spectateurs (le film étant sorti en pleine guerre du Vietnam). Le dernier plan annonçant le futur (pas très heureux) des protagonistes vient renforcer cette analyse.

Souvent considéré comme le film ayant érigé le teen movie comme genre à part entière, American Graffiti reste riche en interprétations, notamment sur le passage à l'âge adulte et les doutes qu'il entraîne.

Produit par Francis Ford Coppola, American Graffiti reste également le premier grand film de trois acteurs : Richard Dreyfuss (Les dents de la mer, Rencontres du troisième type), Ron Howard (futur réalisateur d'Un homme d'exception, Apollo 13 et Rush) et d'Harrison Ford dans un rôle qui préfigure déjà celui d'Han Solo.

Enfin, le succès du film provoqua à sa sortie le retour de la mode des années 50/60 au point de servir de base au lancement de la célèbre sitcom Happy Days avec toujours Ron Howard dans le rôle principal de Richie Cunningham. Le générique de la saison 1 de la série reprendra d'ailleurs l'ouverture du film sur "Rock around the clock" de Bill Haley.