Mauvaise adresse
Amityville : La maison du diable fait partie de ces classiques du cinéma d’angoisse. Le film est tiré d’un livre, basé sur une histoire vraie alimentant de nombreuses rumeurs depuis des décennies...
le 3 juin 2020
21 j'aime
20
Pas de référence au roman de Jay Anson «The Amityville horror». Il fut un temps où le cinéma d'horreur/d'épouvante avait une notoriété dans les années 70 ( films Post-Exorciste ). L'affaire «Amityville» étant très médiatisée les studios ont voulu surfer sur la vague de la légende/du mythe afin de produire une fiction ( la formule « basé sur une histoire vraie » ). L'ouverture du film avec cette maison à la façade peu rassurante ( j'applaudis la reconstitution ) nous montre déjà l'origine de ce fait divers subtilement et rapidement. On effet cela n'a rien de révolutionnaire dans la mise en scène mais cela fonctionne parfaitement avec l'éclairage rougeâtre/éclair et la musique inquiétante de Lalo Schifrin. On ne s'y attarde pas et rien de surnaturel apparaît dans cette scène ( simple meurtre comme on pourrait lire sur certains journaux ). Le scénario ( se basant essentiellement sur l'histoire des nouveaux propriétaires après le massacre ) présagera par la suite une présence étrangère. Une menace extérieure (ex: propagation dans l'espace avec ce pasteur recevant les malheurs du monde sur sa figure) & intérieure ( ex: possession de George ) violant l'intimité des individus dans leur lieu d'habitat normalement sécurisé ( « George, Cathy et leurs trois enfants ont du abandonner leur maison, ainsi que toutes leurs affaires personnelles. Ils vivent désormais dans un autre Etat. » ). La figure du démon peut se voir sous différentes formes. Religieux: cette croix retournée ainsi que l'acharnement maléfique sur ce pasteur ( sa hiérarchie ne lui vient pas en secours ) croyant voir Satan. Il est vu aussi sous une forme bestiale comme les yeux rouges d'un cochon/chat ou l'apparition inexpliquée de mouches. Economique: ce spectre plane ainsi que le mot «argent» fait souvent irruption dans les conversations ( une bonne affaire cachant finalement une grosse arnaque ). «Une maison ça n'a pas de mémoire» comme dirait George mais le bénéfice du doute n'existe pas. Cela est sans doute l'un des problèmes que je soumettrais au film: nous nous vaguons pas comme les rumeurs de «Maison hantée ou non ?». Tout paraît sûr devant notre écran : autant dans les faits ( ex: la porte enfoncée de l'intérieur vers l'extérieur ; ressemblance frappante avec George; Jodie l'amie invisible avec ce balancement de la chaise bascule ) mais aussi dans les répliques («Il se peut que je poursuis des ombres» ). On va vers un rapport retranscrit des Lutz & sans doute du roman ( pas lu ). Parlons des propriétaires: un couple ordinaire ( mère au foyer coquette avec le jolie minois de Margot Kidder; l'homme chef d'une boîte, robuste aux yeux rêveur de James Broslin dont Christian Bale à un air de ressemblance) avec 3 enfants ( les 2 garçons apparaissent peu à l'écran ) veulent reconstruit une cellule familiale via la nouvelle maison. L'argent ne coule pas à flot & ceux-ci tentent de dorer leur statut social ( Kathy prétend être la seule de la famille à avoir acheté une maison ). L'entente avec cette nouvelle figure paternelle est mis sous la trappe/ou peut être vu assez négativement. En effet, il est plus proche de la femme qu'avec les enfants de celle-ci. On ne serait pas comment exprimer son réel comportement dans cette maison: il est obsessionnel avec sa hache mais il a un certain recul de son propre comportement agressif ( ex : cherche des renseignements ). Sa descente en enfer ne saute pas aux yeux ( malédiction bancale s'acharnant sur « monsieur/madame n'importe qui » ayant acheter cette maison d'un ancien sorcier ) mais la manière dont s'arrête le maléfice par ce coup de hache (atteignant normalement le stade final lors de la scène finale/ une inspiration d'un Stephen King sûrement) l'est. La fuite précipité des Lutz ( cette absurdité de rechercher le toutou ) nous donne l'impression que la maison mettait en garde/effraye ( flash-back/apparitions/vent etc ) les visiteurs. Ma déception ne vient pas de la restriction de l'horreur mais du mauvais vieillissement du film ( ex: contexte; «yeux rouges» du démon/ «Zoom» sur des visages ) ainsi que des pertes de rythme/tension qui figurent entre des scènes procurant encore leurs effets ( ex: flashback du massacre/possession dans la cave ). Stuart Rosemberg aborde l'horreur d'une manière assez classique & gentillet avec un contexte d'époque. L'ambiance musicale de Lalo Schifrin est efficace et s'imprimera dans nos souvenirs. L'affaire Amityville méritant son statut « d'histoire/maison culte» survit/effraie/fascine toujours la foule tandis qu'Amityville : La Maison du diable ( disposant un jolie casting & box office en 1979 ) s'essouffle par le temps.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon année cinéma 2014, Mon cycle Amityville, The End et Une chanson = un film
Créée
le 11 mars 2016
Critique lue 229 fois
D'autres avis sur Amityville, la maison du diable
Amityville : La maison du diable fait partie de ces classiques du cinéma d’angoisse. Le film est tiré d’un livre, basé sur une histoire vraie alimentant de nombreuses rumeurs depuis des décennies...
le 3 juin 2020
21 j'aime
20
Je n'arrive pas trop à comprendre pourquoi une bonne partie des gens crache sur ce film. Franchement j'ai trouvé qu'il répondait à tous les critères pour en faire un bon film d'épouvante. J'ai lu pas...
Par
le 5 mars 2014
10 j'aime
20
« Amityville » est un film où il est intéressant de ne pas voir. La meilleure idée de Rosenberg est de ne jamais réellement matérialiser le mal terré dans la maison, et donc de jouer de l'art de la...
Par
le 26 avr. 2013
8 j'aime
Du même critique
████████████████████████████`...
Par
le 18 oct. 2016
4 j'aime
1
████████████████████████████`...
Par
le 7 mars 2019
3 j'aime
████████████████████████████`...
Par
le 22 sept. 2018
3 j'aime