Animaux et Cie, ou comment un tel navet empêche l'auteur de cette critique de mettre un titre décent
De toute ma vie, je crois n'avoir jamais vu un dessin animé aussi foiré.
Le speech ? L'histoire d'animaux qui vivent dans le dernier coin de la Terre encore vert. Et ils se rendent compte qu'il n'y a plus d'eau. à disposition, parce qu'un vilain monsieur a décidé de construire une chaîne d'hôtels de luxe, et a construit un barrage.
Je vais déconstruire le film en divers morceaux.
Scénario : je ne vais pas m'étendre dessus. Thème écologique, vu et revu, d'une façon vraiment très maladroite dans le cas présent. Les dialogues sont pauvres et mal écrits (ils frisent souvent le ridicule) ; l'humour, généralement présent dans ce genre de production, est absent (ou alors n'est pas drôle).
Graphisme : c'est... particulier. En fait, c'est soit on adhère, soit on adhère pas. J'ai vu les critiques pour savoir si mes accès de colère au fur et à mesure de la vision du film étaient justifiés, et manifestement, OUI. Dans un film d'animation, le design, la conception graphique joue une part prépondérante : ça doit bien influer sur 30, ou même 40% du film. Or, ici, le graphisme est laid. Les visages des personnages et des animaux, jusqu'à leur silhouette, sont laids, tout comme les textures (mal articulés, ou ayant des bugs, genre des accélérations/ralentissements spontanés sans aucune raison). A part les arrières-plans, qui sont moyens, mais qui sauvent un peu le désastre, tout est moche, pas crédible une seule seconde.
La VF n'est pas terrible non plus. On sent les acteurs pas trop concernés par ce qui se passe, plus venus faire leur taff et empocher leur chèque. Tout ceci est renforcé par le graphisme, bien sûr.
Dans le cas d'une oeuvre du 7ème Art plutôt perdue d'avance, la musique n'a que deux choix. Soit elle tente de sauver le film intelligemment, soit elle le fait sombrer. Ici, la musique aurait pu le sortir du gouffre. Mais elle fait bien pire. On sent dans l'arrangement, dans les thèmes, une totale absence de prise de risques, qui se manifestent par le choix des effectifs (les orchestres symphoniques ont toujours bon vent), un manque flagrant de thématiques propres, des passages sympas, mais c'est tout. Là où elle essaie de faire oublier les pâtés, elle rajoute de la confiture de figue. Pourtant, c'est très bon. Seulement, il faut savoir la faire. Et ici, l'application de la recette magique n'opère pas, pas une seule seconde.
Le film s'enfonce encore plus avec la présence d'innombrables clichés, qui touchent tout : la musique (la scène des tortues - oui, parce que pour bien faire comprendre que l'écologie c'est la vie, on fait crever les deux seules tortues de la jungle qui ont plus de 700 ans sur une musique au registre pathétique, dans les deux sens du terme) ; les personnages (bouh, le vilain méchant qui ne s'occupe pas de la faune qui se trouve derrière le barrage, et qui ne pense qu'à renflouer ses caisses ; le fiston gentil plus conscient que son père, qui essaie de lui dire par tous les moyens que ce qu'il fait c'est pas bien ; le chasseur sachant chasser qui au final est tout sauf un chasseur parce qu'il a des réflexes étranges pour un chasseur, mais vu qu'il est dans un dessin animé pour les enfants, bah du coup c'est pas grave, alors on le tourne en dérision de façon HYPER caricaturale) ; le traitement scénaristique (la plupart des événements scénaristiques sont déductibles 3 mois à l'avance, et un film, ça dure pas 3 mois (par exemple, le coup des rhinocéros et les boucs vers la fin)...
On a assez peu d'éléments qu'on ne peut ignorer, et ça contribue à l'échec du film de ce côté-là.
Mais SURTOUT, le point culminant, tout cela converge vers une même notion, à prendre en compte après le visionnage du film, un bon recul, et une tasse de thé fumante dans la main droite : la DYNAMIQUE. Le film est MOU, LENT. Si le film avait été plus dynamique, les graphismes et mouvements à l'écran plus vivants, et un traitement sonore vocal plus vivace, on ne serait pas là à regarder ce truc en ronflant dans le canapé.
Le film se termine de façon totalement burlesque, à 1 000 lieues du départ, comme si la prod s'était prit une pause de 3 mois entre les 1h25 du début et les dernières minutes, passées en Amérique.
Pour conclure : si vous voulez savoir de quoi je parle (je vous le déconseille toutefois), allez voir ce film (en streaming, ou attendez une rediff' sur NT1). Si vous ne voulez pas, un conseil : FUYEZ !