Le débit cinématographique de Steven Spielberg a de quoi impressionner. En 2002, Minority Report n'était pas sorti que déjà, on nous montrait les premiers trailers de Catch Me If You Can. Cet Homme m'impressionnera toujours. Pour le coup, il nous offre un film d'arnaque gratifié de l'éternel "Based On A True Story". Après des films lourds de sens, aux situations touchantes voire difficiles, il est bien agréable de voir le Maître se re-plonger dans un univers plus léger.
Catch Me If You Can est un véritable hommage à l'insouciance du début des années 60. L'Histoire d'un jeune fugueur, trompant son monde pour mener la grande vie. Romancé à souhait par rapport aux véritables aventures du vrai Frank Abagnale Jr., le film n'en reste pas moins une oeuvre intéressante. On y retrouve les thèmes chers au Réalisateur, cette fascination pour l'Aviation, la quête de parents trop absents(On peut même voir un plan reprit de Hook, quand DiCaprio revoit sa mère s'étant créé une nouvelle famille, l'ayant totalement oublié), la vie ordianire de l'américain moyen...Spielberg prouve à nouveau sa capacité à l'entertainment intelligent mais toutefois léger, et surtout sa maîtrise à re-créer le passé. parce qu'avec Catch Me If You Can, vous passerez deux heures vingt dans les années 60. Optant même pour l'un des clins d'oeils les plus jouissifs dans le cinéma de ces vingt dernières années, cette séquence où DiCaprio débarque sur la cinquième avenue en Aston Martin DB5, après avoir vu Goldfinger.
Et comme disait son ami George Lucas avec American Graffitti: "Where Were You in '62?". Steven Spielberg nous offre une histoire permettant le glam des sixties, du Mad Men avant l'heure, tout est beau, tout n'est pas simple, mais on va faire en sorte que ça le soit. Frank Abagnale Jr. joué par DiCaprio devient un arnaqueur de génie, se faisant passer pour ce qu'il n'est pas. Pilote de la Panam, par exemple, ce qui permet au réalisateur d'ajouter une couche de paillettes à son film. Poursuivi par un Tom Hanks qui re-endosse son costume d'américain moyen, la relation qui se met en place entre les antagonistes au cours du récit est des plus délectables. Tantôt drôle, tantôt touchante, Spielberg est assez malin pour ne pas omettre la profondeur à ses personnages.Et cette profondeur est bien sûr relevé de quelques seconds rôles mémorables, comme Christopher Walken qui nous offre sa meilleure composition depuis Batman Returns (1992).
Pour raconter cette longue péripétie, John Williams offre le meilleur de lui-même. Il compose une bande originale jazzy et émouvante, et le vieux compositeur, dont la redondance amenait à penser un manque d'inspiration, prouve qu'il est toujours dans la place. Kaminski à la lumière semble aux anges, opérant en maître des couleurs retro et glamorisant costumes et décors des plus sixites.
Steven Spielberg réalise ici un film faussement léger, puisque ses personnages ne sont pas exempt de traumatismes certains. Peut-être peut-on y voir une véritable volonté de changer les idées à ses spectateurs américains, qui en 2003, vivaient une véritable psychose constante, en mettant en scène un terroriste financier voyageant par avion sans pour autant le détourner. Une oeuvre réussie, à ne pas omettre dans la filmographie du réalisateur tant elle maîtrisée.