Avril 2010:

Delirio caldo est un giallo typique (encore que je ne sois pas spécialiste), agrémenté de petites saynètes érotiques, très courtes mais nombreuses, dont la validité est parfois difficile à confirmer.

Il existe sur le dvd les deux versions, l'américaine et l'internationale. L'américaine agrémente la version internationale d'une sorte d'habillage politique et psychologique, explicatif hautement dispensable : les troubles du Dr Lyutak sont issus d'un traumatisme de guerre. Polselli colle quelques stock-shots du Vietnam, met un casque sur Hargitay et lui demande de fracasser la tête d'un vietminh. L'ajout est destiné à américaniser bêtement le scénario pour que le public nord-américain s'y implique davantage? A noter qu'un meurtre par suffocation est coupé sur la version internationale. Les deux versions présentent des fins quelque peu différentes mais cela reste anecdotique.

Ce que j'ai aimé dans ce giallo c'est l'accumulation sérieuse, consciencieuse des clichés du genre auxquels on ajoute des éléments érotiques très poussés. Certes, il n'y a pas à proprement parler de mystère puisqu'on assiste au premier meurtre du Dr Liutak. Mais le scénario parvient à brouiller les pistes, de moins suffisamment pour laisser s'immiscer gentiment une part de mystère même si l'on devine à peu près l'identité des autres coupables.

Donc autour de ce méli-mélo policier érotique se développe une histoire complètement délirante, exubérante, souvent ridicule mais plutôt drôle. Le jeu du piètre Mickey Hargitay apporte beaucoup. Ses grimaces font mouche.

La mise en scène de Polselli n'est pas si mauvaise que je ne l'imaginais. Certes, il a le zoom facile et surtout la direction des acteurs laisse franchement à désirer. A moins que ce soit la médiocrité des comédiens. Rita Calderoni cherche indéfiniment à force d'écarquillements oculaires à envoûter le cadre, en vain, telle une Barbara Steele de pacotille. C'est surtout vers la fin qu'accompagnée de Christa Barrymore, elles partent vers des tonalités trop irritantes, vers des hystéries démesurées et indigestes.

Un film qui m'a charmé, à la fois laid, drôle et fascinant.
Alligator
6
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le 6 avr. 2013

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Alligator

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