Sixième mission pour l'agent britannique 007 qui est pour la première fois interprété par une autre personne que Sean Connery (du moins dans la série officielle puisque les deux "Casino Royale" étaient déjà passé par là). C'est en effet George Lazenby qui prête ses traits à James Bond pour la première et dernière fois dans cet opus, réalisé par Peter Hunt (également première et dernière incursion dans la saga en tant que réalisateur) et sorti en 1969, et si le film divise énormément les critiques, je l'ai personnellement bien apprécié ! En effet, je dirai même qu'il fait partie des meilleurs de la franchise car il a une aura particulière, une ambiance propre qui le démarque des autres. James Bond fait la rencontre fortuite de Tracy qui le mènera, malgré elle, sur la piste Ernst Stavro Blofeld, disparu des radars depuis pas mal de temps. Bon, je fais des gros raccourcis mais en gros c'est ça et je trouve d'ailleurs tout ce début d'intrigue assez grossier. En effet, à la manière de "Opération Tonnerre", James Bond tombe sur ses ennemis de manière hasardeuse qui n'en est à aucun moment crédible. Mais bon, une fois passé ce détail, on peut se plonger dans cette histoire quand même d'une durée de deux heures vingt, le plus long jusqu'à présent et j'avoue que ça me faisait un peu peur. Car oui, on ne peut pas dire que les "James Bond" des années 60 soient très bien rythmés. Ce n'est pas vraiment un défaut en soi car ils correspondent avant tout à leur époque et les codes du film d'action/espionnage n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui. Pourtant, je dois dire qu'à part quelques temps morts (notamment un ventre mou dans la clinique), je ne me suis pas ennuyé car le tout est bien rythmé ! Certains effets ont bien-sûr vieillis mais le tout reste très plaisant, notamment de par l'ambiance que le film dégage. En effet, j’apprécie beaucoup le cadre du film, à savoir la Suisse et les sports d'hiver qui donnent lieu à de très bonnes scènes d'action, comme la course-poursuite en voitures ou en skis. De plus, le tout est rythmé par l'excellent morceau composé par John Barry que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le film.
Le film se démarque également de ses prédécesseurs car, pour une fois, James Bond tombe amoureux de sa James Bond Girl, par ailleurs une des meilleures de la franchise ! Néanmoins, le film n'en est pas plus niais pour autant puisque nous avons au contraire une des fins la plus pessimiste de la saga, contrairement au traditionnel happy ending (encore une fois, pour l'époque) dans lequel James Bond couchait souvent avec la James Bond Girl.
Concernant le casting, Lazenby fait le taff même s'il n'a pas le flegme ni le charisme d'un Sean Connery, Diana Rigg est excellente dans ce personnage de femme forte (qu'elle incarnait déjà dans l'avant-gardiste "Chapeau melon et bottes de cuir") et Telly Savalas fait un N°1 convainquant même si on regrette Donald Pleasence. "Au service secret de sa majesté" est donc un "James Bond" un peu à part dont le charme opère toujours aujourd'hui !