Babygirl par limma

On a plaisir à retrouver Kidman qui s'exonère de certains tics retrouvant un jeu à fleur de peau, tout en restant sur une image figée représentative du corps que l'on désire, de scènes à l'identique couchée/debout pour synonyme d'une libération sexuelle plutôt tiède. On appréciera le pas de danse de Dickinson chaloupant avec grâce, et le jeu des acteurs sauve le film sans aucun doute avec un Banderas en miroir morose des modes de vie en parallèle. On apprécie aussi une mise en scène qui s'accorde quelques envolées électriques et une musique choisie, mais on se demandera quand même ce qu'il en est du féminisme, replaçant comme toujours les femmes à leur place. Une proposition en demi teinte, comme nombre de films récents qui se sont plantés régulièrement dans leurs hommages, visant à ménager la chèvre et le choux, quand il s'agit de valoriser ou de pousser à l'émancipation sans jamais vraiment réussir à faire des femmes des individus à part entière, toujours soumises à une certain patriarcat même lorsqu'il s'agit de s'en défaire. Les femmes sont des hommes comme tout le monde, logiquement sujettes à fantasmes ou autres expressions libératrices, mais on reste déçu de cet exercice et de cette relation de soumission pas vraiment lisible, malgré ce qu'elle montre d'une société qui ne donne définitivement pas envie de quoi que ce soit. Les échanges trompeurs et la solitude constants où que l'on se trouve. Les relations professionnelles, de pouvoir et de manipulation et pire donc, pour cette fausse valorisation de ces jeunes louves qui ne font que marcher dans les pas de leurs prédécesseurs, nous enfumant sur leur faux progrès sans réelle dénonciation sociale. Et puis les injonctions sociétales auxquelles les femmes doivent se plier dressent le portrait de Romy, pdg d'une grande entreprise où le pouvoir s'arrête à la maison, mère et épouse parfaite, naviguant entre deux relations toxiques pour une quête de liberté sexuelle qui fait tâche et qu'il faut taire, ne se facilitant pas la tâche ici, par le sadomasochisme révélé, sans aller plus loin que de laper du lait à quatre pattes. Des scènes finalement gentillettes mais parfois agaçantes, qui sape une relation plus explosive attendue, en totale contradiction avec la première scène explicative de l'état d'esprit de Romy, ou de ce que nous donnait à voir le personnage ambigu de Samuel. Désirs inavoués qui s'oublient au fil du métrage au profit d'une sorte de défoulement post ado, certes assez appréciable, mais une émancipation qui retombe comme un soufflet. Une quête de liberté finalement non décisionnelle, puisque motivée par la violence des traumatismes passés, qui enferme plutôt qu'elle ne libère, trouvant son exutoire chez un jeune homme séduisant et séduit par sa baby girl en limite d'âge, pour sa belle claque hypocrite.