Après nous avoir dressé le portrait d’une adolescente dans son film Lady Bird sorti en 2017 puis dans un second temps réalisé l'adaptation du roman “Les quatres filles du docteur March”, Greta Gerwig revient avec le film le plus redouté et le plus attendu de l’année “Barbie” Même après tout cet engouement et ce matraquage publicitaire frôlant l'indigestion, le film ne m'a pas déçu. C’est même pour moi une très grande surprise.
Toutefois attention, malgré son titre, ce n’est pas trop un film pour enfant. Il s’adresse plutôt à un public adolescent et/ou adulte.
Ce qui m’a plu dans le film c’est l’ironie employée par la réalisatrice dès le début du film sur l’image de Barbie, ce qui va donner le ton pour le reste du métrage. Le tempo comique du film est assez remarquable, beaucoup de blagues sont très réussies et certaines sont même très osées. On ne s’ennuie pas et dans l’ensemble le film est plutôt bien rythmé ce qui est rare aujourd’hui.
Les acteurs ont été très bien choisis et ça se confirme à l'écran. Margot Robbie incarne à merveille Barbie tant dans son physique que dans l’émotion. Le rôle de Ken n’est pas en reste. C’est un casting parfait. Il y a deux corps qui sont stéréotypiquement parfaits qui servent de modèle à toute une génération. Prendre Ryan Gosling et Margot Robbie pour jouer des personnages clichés de la perfection apparaît donc comme une évidence.
La réalisatrice aborde avec talent le thème du film. Ce n'est pas un film qui accuse qui que ce soit, le film parle des rapports homme /femme, un peu comme le fait Annie Ernaux dans ses écrit sur le féminisme.
Dans le même temps et dans le souci du détail, Greta Gerwig reprend des références à l’univers de Barbie : des références aux différentes poupées utilisées par la marque puis abandonnées, des références à la mise en scène qui reprend la manière de jouer à la poupée. Les décors sont quasiment tous construits en réel ce qui participe à l'immersion du spectateur tout en gardant un aspect faussement artificiel qui est très drôle à regarder.
Pour moi, en faisant ce film, Greta Gerwig confirme son statut d’auteur à Hollywood. Ce qui est assez impressionnant c’est de voir une aussi jeune réalisatrice chapeauter un projet d’une aussi grande ampleur seulement après 3 réalisations. Elle impose une vraie patte artistique et s’en sort avec brio là où le projet était vraiment casse gueule.
A travers ce projet Greta Gerwig nous montre que le plastique parfois ça peut être fantastique.