Schumacher, mais il est pas si mauvais Schumacher...Les tétons? Quoi, les tétons?!
Après de sacrées aventures avec Kim Basinger et Michelle Pfeiffer, Batman revient pour le plaisir de tous! Je ne suis pas sûr de l'impact de la deuxième partie de cette phrase, mais voilà, Warner mise dessus, c'est son blockbuster de l'été, et nous sommes en 1995, donc, faites travailler vos méninges et dites vous Joel Schumacher est un réalisateur d'honnêtes polars (The Client) et de films un peu plus audacieux (Flatliners/Falling Down).
Ce qu'ils n'avaient pas prévus, ces cons de la Warner, c'est que Schumacher, il ne faut pas l'entraîner dans les comics bocks, surtout quand ça parle d'un homme riche qui entretient un jeune garçon, et qu'à deux, ils vont faire des cabrioles sur les toits de Gotham City, masqués en portant des collants. C'est plein de couleurs, c'est plein de beaux hommes costauds et c'est ambigu.
Du coup , le bougre fait fi de tout ce que Burton avait mis en place, on efface le gothique au profit du baroque (jusque là, ça va!), et on laisse Tommy Lee Jones et Jim Carrey en roue libre, pendant que Val Kilmer va … "Montrer sa jolie moto" à Chris O'Donnell. Pat Hingle reste Pat Hingle, à côté de la plaque (c'est fort, à quel point le commissaire Gordon est toujours à côté de la plaque dans les films Batman), et Michael Gough…il ne comprend que trop ce qu'il lui arrive. J'avais oublié Nicole Kidman…c'est une psy qui se balade en nuisette sur le toit du commissariat de Gotham…donc, elle a des soucis.
Surenchère, peinture fluo et cabotinage, voilà ce que nous réserve Batman Forever. Schumacher semble bien s'amuser, à faire n'importe quoi et à malmener le pauvre Val Kilmer qui décide de répondre à l'Imbécile par le silence, ou du moins l'inexpression. Et pendant ce temps, on laisse Jim Carrey en Riddler et Tommy Lee Jones en Jok...Two-Face (sur le papier, du moins) faire n'importe quoi dans la batcave! Loin d'être maîtrisé, le film garde tout de même quelques moments de bravoure, et quelques plans CGI assez réussit. Le côté Clownesque (mais y'a pas le Joker dans le film?!?) devient ici la base du récit et Elliott Goldenthal, à la musique, ne fait que le souligner laborieusement, malgré un thème principal épique de qualité (même si je préfère le travail d'Elfman sur les Batman). Une direction artistique sous acide où tous, semblent y aller de leur grain de sel...amenant le film à devenir un bordel foutraque dans lequel l'intrigue se perd au profit des excès de zèle de chacun.
Néanmoins, je pense que le film souffre de la comparaison avec les versions de Burton. Si Batman Forever avait eu un scénario soigné, et qu'il a avait été le premier de la liste, tel qu'il est, peut-être aurions nous moins crier au scandale, tant Batman Forever ressemble à un Comic-Book Live.
Batman Forever est un blockbuster de l'été peu ordinaire, mais pas bon pour autant. Abandonnant le travail de Burton pour d'avantage baser sa direction artistique sur la série des années 60, Schumacher réalise un film qui pâtit de la comparaison avec ses aînés. Il en reste un film pour les moins de douze ans tout à fait regardable!