Au-delà du fait que ce film soir distribué par Netflix ou de la question du style cinématographique, ce qui m'importe en tant que spectateur c'est l'impact que me fait un film. N'est-ce pas cela que nous cherchons en visionnant un film ? Être touchés ?
En cela ce film est une réussite. Le jeune acteur principal, l'enfant, ainsi l'ensemble du scénario et de la réalisation m'ont connecté très vite à la terrible réalité de ce qui se passe en ce moment dans beaucoup de pays du monde, et de la vie infernale de toutes ces personnes prises dans les mailles de la folie guerrière.
J'y étais. J'ai été Agu, j'ai été le capitaine, j'ai été les combattants drogués, j'ai été les femmes objétisées à outrance, je me suis pris les balles et j'ai senti la détresse infinie de ces enfants qui ne seront plus jamais des enfants, de ces enfants à qui l'on apprend à tuer et qui ne seront plus jamais des enfants.
En cela, c'est un film que je recommande, un film de sensibilisation à ce qui se passe quasiment sous nos yeux, chaque jour. Pas hier, pas pour un devoir de mémoire qui n'empêchera en rien de reproduire toujours les mêmes massacres.
"Beasts of no nation" est plutôt une invitation à être sensible à l'horreur humaine qui a lieu aujourd'hui, qui a lieu de tout temps, une invitation à la regarder en face et à se poser les vraies questions.