C'est à cette tribune même que j'ai incendié le biopic. Ce genre à part entière qui a totalement mangé les salles de cinéma et qui nous est imposé depuis plusieurs années. J'avais proposé d'éradiquer ce genre qui n'arrivait pas à se renouveler et nous proposait toujours la même recette, comme une grand-mère qui veut gaver sa descendance.
Le mea culpa sera total ici, il m'arrive de vouloir choquer, transgresser, me montrer différent des autres comme un singe savant, pensant être impertinent envers mes 3 lecteurs. Car oui Better Man est un biopic, mais c'est surtout une réussite.
Tout part évidemment mal dans cette idée comme tout le monde le sait, mais c'est surement les idées bancales qui pourront sauver le biopic. Choisir une star dont on se fout pas mal et une interpretation en CGI permet une approche totalement différente de la page wikipédia. Ici, pas de caméo de stars à outrance pour nous faire des clins d'oeil ou de défilement de scènes non reliées entre elles pendant 2h30.
Let Me Entertain You
Better Man, c'est surtout la bonne idée de mêler le CGI dans le monde réel. La différence du personnage principal permet de faire fi de tous les scepticismes quant à la ressemblance d'un acteur par rapport à l'artiste qu'il singe. Cette différence est aussi enivrante tant on a du mal à lâcher des yeux le personnage, comme une star doit être finalement : obsédante. La scène qui sert de bascule est évidemment celle de Rock DJ qui arrive parfaitement à mêler le vrai au faux dans un spectacle qui nous fait penser évidemment à Rocket Man dans une certaine mesure.
Annoncé comme le climax d'une carrière, le concert de Knebworth nous prépare pour une énième fois à un numéro de cirque où l'on assiste à un tour de force de l'artiste devant un public en folie. Le film nous prend encore à contre pied et propose une scène qui m'a absolument scotché. En utilisant un genre totalement codé jusqu'à la moelle, Better Man arrive à surprendre le spectateur et enfin lui montrer du grand spectacle.
Enfin, avoir un biopic d'une personne vivante permet aussi la remise en question du génie. Robbie Williams passe pour un con pour la plupart du film là où les descendances de grands artistes n'oseraient absolument pas toucher les mythes.
Better Man est donc la preuve que, quelque soit le genre, si on se creuse la tête et qu'on propose des idées, on peut déboucher à un bon film. Le Box Office leur donnera évidemment tort, on va sûrement se taper un biopic de Delon d'ici 2 ans à la place mais merci d'avoir essayé les mecs. Je ne vous oublierai pas, this is my cinema.
Grosse force toutes les mamans qui ont dû bien serrer des dents devant le film, pas le meilleur rôle dans cette story.