Si Ana de Armas excelle, brille et crève l'écran tout au long du film par son interprétation émouvante, on ne peut en dire autant du scénario qui s'appuie sur le roman tout aussi discutable de Joyce Carol Oates. Près de 3 heures de film, c'est long et même très long si c'est mal exploité, ponctué de longueurs qui polluent l'histoire diluant ainsi l'impact recherché. Marilyn est décrite comme une âme perdue, tourmentée et brisée en quête d'un père définitivement absent.
Si ce biais est en partie vrai, il reste subjectif ne montrant qu'un aspect de la vie de la désormais regrettée Norma Jean Baker : tout ce qui concerne sa carrière cinématographique est survolé, les scènes relatives à ses films n'étant là que pour habiller le déroulement d'une histoire pauvre en informations. Son intelligence, sa culture et sa volonté d'indépendance ne sont que timidement abordés pour ne pas dire escamotés du biopic.
Sa carrière de mannequin est tout aussi peu mise en lumière si ce n'est pour ces photos de nus avec le photographe Tom Kelley (or elle prend des cours de mannequinat à l'école interne la Blue Book Models School de Los Angeles entre autres). Idem en ce qui concerne son passage à l'Actors Studio ou elle a pris des cours en privé mais a aussi assisté à des séances publiques, quid également sur la fondation de sa propre société de production avec son photographe et ami Milton Greene. Rien d'évoqué non plus sur sa relation avec les 2 frères Kennedy et sur sa mort auréolée de mystère.
Bref, on est très loin de la blonde écervelée et névrosée dépeinte par le réalisateur Andrew Dominik. Voilà quelqu'un qui a très mal fait ses devoirs. Ce biopic (qui porte son qualificatif de manière inappropriée) ne rend absolument pas hommage à la femme talentueuse et icônique qu'était (et est toujours) Marilyn Monroe.
Encore chapeau bas à la belle Ana de Armas qui, à elle seule, porte un film au scénario erroné et faux (Norma Jean Baker ne s'est jamais faite avortée).