On vous a parlé de Justin Chon il y a quelques temps pour son premier long-métrage Gook. Que notre surprise fut agréable lorsqu’on a découvert que le réalisateur américain d’origine sud-coréenne fait partie de la sélection Un certain regard avec son nouveau film Blue Bayou qui s’attaque cette fois-ci à l’épineuse question du système administratif et de l’adoption aux États-Unis. Est-ce qu’on a pleuré devant ce film ? La réponse en fin d’article mais si vous avez un peu suivi nos derniers articles dont Une histoire à soi, vous avez déjà un début de réponse.
Antonio LeBlanc, d’origine coréenne mais adopté par un couple états-unien, bout depuis plus de 30 ans dans le pays de l’oncle Sam. Alors que le jeune homme a du mal à joindre les deux bouts, il peut compter sur le soutien sans faille de sa femme Kathy et de sa belle-fille Jessie. D’ailleurs le couple va bientôt accueillir un bébé. Mais le ciel s’assombrit lorsqu’après une stupide altercation, Antonio se fait arrêter et envoyer directement à la police des frontières car ses parents adoptifs n’ont jamais régularisé sa situation. Il risque d’être expulsé alors qu’il a vécu toute sa vie aux États-Unis.
Dans son premier film Justin Chon dénonçait les violences racistes à Los Angeles, son second s’attaque à ce qui pourrait s’apparenter à une autre forme de racisme. En 2000, le Congrès a voté le Décret de la nationalité des enfants (Child Citizenship Act – CCA) permettant à tout enfant de moins de 18 ans qui a été adopté par des citoyens américains ou des immigrants aux États-Unis d’obtenir immédiatement la nationalité américaine. Une loi qui ne s’applique évidemment pas aux enfants adoptés avant 2000 et qui provoque aujourd’hui une vague d’expulsions pour des personnes ayant grandi sur le territoire toute leur vie et se retrouvant du jour au lendemain dans un pays qui est leur pays de naissance certes mais qui leur est très souvent totalement inconnu. (...)
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