Vu sur Netflix, un peu par hasard.
La beauté du noir et blanc sur les premiers plan a percé ma carapace. Une scène de rencontre dans un supermarché où la qualité des dialogues et la finesse de l'interprétation m'ont emporté. Le reste, c'est 1h20 de film où une petite tranche de vie, bercée d'une doucereuse nostalgie, s'éploie devant nous, dans un délicat équilibre entre la curiosité de connaître la suite, et un attachement aux personnages finement distillé par quelques regards, des rires sonnant si vrais qu'on est obligé de se remémorer nos propres éclats avec l'être aimé.
C'est redoutablement bien écrit et pourtant ce n'est jamais évident, on se s'arrête jamais sur une scène en criant au génie, le tout monte comme une petite ritournelle, une légère symphonie, qui finit de nous achever sur la dernière scène, dévoilant la clé de voûte de ces regards gênés, de cette tendresse meurtrie qu'on sentait sans jamais réellement la toucher, de ces yeux vitreux qui ne laissent aucune larmes couler car trop de mots ont été tus. Cette dernière scène qui m'a piqué comme un gosse, sans que je n'ai rien senti venir, me faisant voir flou tant l'eau occultait mon regard. Mon dieu que ce dernier regard me hante encore et encore. Une petite pépite à la simplicité déroutante mais à la profondeur abyssale!