Nous sommes en 1995 et les images de synthèse envahissent les écrans à une vitesse folle avec à chaque fois de nouvelles techniques surprenantes. En témoigne ici la première apparition d'un personnage principal entièrement créé en CGI grâce au budget alloué par Steven Spielberg, ici producteur, qui permettra aux petits génies d'ILM de rentre vivants le fantôme et ses oncles (même si certains personnages ont dans le passé déjà été animés en 3D comme dans Le Cobaye ou Terminator 2 pour ne citer que eux).
Relecture du dessin animé éponyme remise au goût du jour et désormais située dans les années 90, Casper suit donc l'arrivée dans un vieux manoir de la jeune Kat, campée avec malice par une jeune Christina Ricci, qui va, aux côtés de son père (l'excellent Bill Pullman), rencontrer le héros du titre et faire copain-copain avec lui tout en essayant de s'intégrer parmi les vivants de cette nouvelle ville hostile où elle vient d'emménager. Schéma classique de l'héroïne principale un peu marginale qui se lie d'amitié avec un freak isolé dans un château (vous avez dit Edward aux Mains d'Argent ?), le scénario arrive pourtant à rester dynamique, drôle et même parfois émouvant.
Le pari improbable d’adapter Casper le gentil fantôme au cinéma était risqué mais demeure finalement réussi, le réalisateur Brad Silberling (dont c'est le premier long-métrage) parvenant sans peine à rendre l'adaptation crédible et efficace, bien entendu appuyé par des effets spéciaux de qualité, des idées visuelles envolées et un casting bien dirigé dont une Cathy Moriarty déjantée et l'ex-Monty Python Eric Idle, ici génialissime. Casper reste donc encore aujourd'hui donc un joli conte entrainant bourré d’effets spéciaux et de bonne humeur qui n'a pas pris une ride.