Un énième avatar de ce cinéma bourgeois français chiant comme l’herpès, qu’on nous sert à coup de louches de plus en plus volumineuses depuis quelques décennies. Donc, apparts somptueux au coeur de Paris, sans télé dans le salon bien sûr, remplacée comme il se doit par le mur/ étagère remplie de bouquins. Déplacements à pied dans un Paris-Village au périmètre géographique bien délimité, voire en taxi ou alors, pour partir à la campagne, sortie du garage de la fameuse Saab 80’s quasiment fétichisée par cette intelligentsia culturelle qui finit par se méthaniser à force de déliquescence.
Dialogues nombrilistes et narcissiques tenus par des personnages qui ont l’air de tellement s’emmerder dans leurs vies qu’ils commentent jusqu’à plus soif la moindre petite émotion qui a pu les traverser au cours de la semaine écoulée loin l’un de l’autre. Puis en réponse, commentaire sur le commentaire de l’interlocuteur. Logorrhée insipide qui tente de masquer l’inanité totale du propos. Bêtise incommensurable d’aphorismes creux comme des œufs de Fabergé, genre « la passion, c’est nihiliste ». OK, super, merci, c’était pas la peine de préciser, on avait déjà deviné où on était.
Vous ne trouverez donc, et visiblement c’est le projet, nulle trace d’émotion dans ce machin qui n’est même plus vraiment du cinéma. Les dialogues sont tellement écrits qu’ils ne laissent aucune place à l’expression des comédiens. Les pauvres ne peuvent que réciter les pensums rococo qui tiennent lieu d’échanges relationnels entre les personnages. Ceux-ci vivent très peu. Nous voilà en présence d’un objet qui se situe aux confins du cinéma, en terre désertique, un peu comme si un.e adolescent.e un peu demeuré.e mettait en image son journal intime. Nous n’avons jamais accès à la vraie vie, juste au blabla narcissique. Mais c'est tellement rassurant, pour cette classe sociale, cette vision d'un monde sous contrôle où rien ne bouge vraiment.