Avant Jackass, il y a eu CKY. On y retrouve d'ailleurs un certain nombre de déjantés, parmi lesquels Brandon diCamillo, Ryan Dunn ou Raab himself, avec en figure centrale Bam Margera, avant que Johnny Knocksville lui arrache la vedette.
Le principe n'est guère différent, de grands gamins s'amusent à se faire mal. Cky, c'est tout de même l'amateurisme le plus total, la cascade foireuse. Ce sont clairement de grands adolescents qui font les cons. Cky se distingue aussi, mais en restant dans cet état d'esprit, par quelques sketchs tous plus fauchés les uns que les autres, parmi lesquels « comment apprendre à voler une maison ».
Quand j'avais écrit mon avis sur Jackass 3, j'avais exprimé le plaisir que j'avais eu à les revoir, un certain plaisir décomplexé. Ce n'est pas le cas pour ici, à la filiation pourtant évidente. Le (mauvais) esprit est toujours là, l'ambiance, skate et bon gros rock, toujours plaisante, mais il y a un côté dérangeant qui transpire. Ces mauvais garçons sont en roue libre, certains gags sont limites dès qu'ils s'en prennent à d'autres. Il y a un certain étalage de bêtise adolescente qui me refroidit, car je préférerai toujours un minimum d'intelligence ou de créativité affichée. Ici, ce sont trop souvent des « programmes » fauchés, sans grande recherche, où le principal gag consiste au nombre de claques infligées à l'autre par surprise.
On peut reprocher énormément de points à Jackass, mais leur humour bête n’était pas si méchant, les farces restaient entre eux. C’étaient eux qui subissaient, dans une connivence et une camaraderie affichée. Dans leurs bêtises, il y avait aussi une créativité, une certaine recherche, qui manque ici. L’esprit grunge de CKY sent un peu trop les aisselles et s’en fiche, ses plaisanteries sont lamentables et s’en fiche.
Rassurons-nous, ou pas, cet esprit s’est perpétué de nos jours sur Youtube ou ailleurs.