Une jeune femme finlandaise vivant à Moscou et en cours d’apprentissage de la langue décide de partir à la découverte des « petroglyphs » (dessin sur pierre datant de dizaine de milliers d’année) en Arctique. Ainsi elle quitte l’appartement de son amante pour partir seule dans cette aventure à bord d’un train couchette qui traversera une partie de la Russie. Elle se retrouve dans un compartiment avec un homme qui lui est opposé dans tout les sens du terme (dans leurs caractères autant que dans cadre). Laura, la finlandaise d’une 30aine d’années a peur de se lancer dans l’expérience de la vie, elle est constamment enfermée dans une zone de confort (l’appartement qu’elle décrit avec autant d’amour que celui qu’elle a pour son amante), d’angoisse et de timidité ; elle regarde le paysage défilé comme la vie à travers les vitres des wagons, protéger par les « quatre murs du train ». Certaine fois elle est même enfermée malgré elle par le cadre et les barrières de la langue. Cependant, le train avance, comme le temps, elle aura beau se conforter dans sa routine, le train avance et elle ne pourra pas faire marche arrière. Ainsi elle se libère grâce à la rencontre de son compagnon de chambre, qui lui apprend une toute autre manière de vivre et qui parvient à peu à peu repousser les limites du cadre.
Le film cumule de multiples qualités très bien exploitées. Les acteur.rice.s principaux.les comme les personnages qu’iels incarnent s’assemblent parfaitement à l’écran. Le long métrage tourné en caméra à l’épaule dans la majorité des séquences, ce qui nous donne l’impression de vivre l’expérience de Laura, en tant que nous spectateur.rice.s étranger.ère.s aux paysages, aux mœurs et à la langue. Sans parler des couleurs et des lumières qui illustre avec finesse le froid glacial du nord de la Russie, de l’intimité des deux compagnons et de la chaleur d’une soirée arrosée entre trois inconnus.