Tiré d'un livre de l'écrivain populaire Pierre Lemaître qui, avouons-le, nous laisse largement indifférents, Couleurs de l'Incendie bénéficie a priori de notre intérêt grâce à son thème - la vengeance d'une veuve spoilée de ses biens par son entourage, dans le contexte de la France des années 30, alors que la menace nazie monte Outre-Rhin -, mais aussi grâce à son casting alléchant.
Hélas, après un démarrage intriguant (une scène dramatique qui prend tout son temps, une qualité rare dans le cinéma commercial), on se rend vite compte que rien ne fonctionne dans ce film disgracieux, artificiel, régulièrement ridicule, qui s'enfonce dans des rebondissements qui semblent improbables (l'étaient-ils autant dans le roman original ?).
Cornillac, acteur décent, devrait décidément renoncer à la réalisation, tant ce qu'il nous offre ici est plat, sans saveur, voire même régulièrement ennuyeux. Qui plus est, et c'est un comble, sa direction d'acteurs laisse à désirer : c'est sans doute la première fois de toute sa carrière qu'Olivier Gourmet est mauvais !
On souffrira en particulier beaucoup lors d'une dernière partie du film, se déroulant dans une Allemagne nazie aussi caricaturale que celle des aventures d'Indiana Jones, mais sans l'humour ni le plaisir de l'action.
Fade et régulièrement déplaisant, Couleurs de l'Incendie est un film insauvable.
[Critique écrite en 2023]