Loin d'être friand des nombreuses aventures de Kevin Costner à cheval, je dois avouer m'être retrouvé pantois après ces 3h44 de splendide métrage. L'homme est loin d'être mon acteur favori, et ses deux autres films ne m'avaient point bluffé, l'un m'ennuyant profondément, l'autre ne me touchant guère plus qu'un série B ampoulée. Mais voilà, Dances With Wolves bénéficiant d'une reconnaissance cinématographique illimitée, j'aurais du me douter que je me retrouverai face à un de ces films dont la noblesse du propos estompe le moindre défaut.


Non seulement le propos est noble, mais en plus, il est on ne peut mieux amené et traité. Un militaire gradé et décoré rencontrant la culture amérindienne, celle des sioux plus particulièrement, en pleine guerre de sécession qui plus est; soit une base scénaristique des plus intéressante. Mais hormis le fait que tout soit très bien écrit, c'est l'évolution du personnage de Kevin Costner qui est la véritable réussite du script. L'évolution d'un personnage est la clef de tout bon scénario, mais c'est la perfection qu'atteint clairement Costner avec son traitement des plus juste, réaliste et intéressant. N'en délaissant pas moins les autres rôles à son simple profit, l'acteur offre à Graham Greene et Mary McDonnell leurs plus beaux emplois, permettant l'alchimie requise à des personnages taciturnes, toutefois hauts en couleur.
Avare de mots, ne s'embourbant aucunement dans les affres de la langue anglaise, le film explore les dialectes natifs pawnee et lakota. Sans être exhaustif pour autant, Costner, pur enfant de l'image, préfère confier le récit à son compositeur John Barry accompagné du chef-opérateur Dean Semler, qui nous offre un véritable florilège visuel de cartes postales purement Américaines. La jalousie aurait-elle tué David Lean, mort quelques mois après la sortie du film, tant la beauté de Dances With Wolves pourrait rivaliser avec les chefs-d'oeuvres de l'ancien maître. Certes, nous n'atteignons pas la perfection moderniste de la mise en scène de rois hollywoodiens, car le film de Costner a résolument pris de l'âge. Mais que nos sens en fasse fi, nous ne voyons pas là une production consommable dont la pellicule coule comme un torrent vierge de civilisation, nous sommes là pour contempler une oeuvre aussi révoltante qu'apaisante.


Dances With Wolves est un chef-d'oeuvre en tout point, dont la seule zone d'ombre s'apparenterait au style capillaire douteux de Kevin Costner, certes, c'est le cadre historique qui veut, mais le mulet, seuls Keith Richards et Mel Gibson avaient le droit de le porter. L'acteur signe tout de même le film de sa vie, jamais plus ne sera t-il aussi bon, jamais plus ne racontera t-il une si belle histoire, car Dances With Wolves restera unique par sa beauté intégrale.

ArthurMonkeyman
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le 14 avr. 2013

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