Voilà donc le troisième opus de la « célèbre » saga heroico-ilsontbeaumesboobs-fantasy de chez Roger Corman, après un Deathstalker et un Deathstalker II vraiment très fun pour peu qu’on apprécie les nanars. Vous vous dites sans doute « Mais il est maso pour continuer de regarder ces films ? », je vous rappelle que je me suis tapé les quatre volets de la saga Nemesis de Albert Pyun sans même sourciller, alors c’est pas des sous Conan le Barbare fauchés qui vont me faire peur ok ? Non mais ! Je m’emporte, je m’emporte, mais revenons à Deathstalker III et son titre original Deathstalker and the Warriors from Hell. Pouah, « The Warriors from Hell », ça claque non ? Si, je suis désolé, ça claque. Mais ça claque juste sur le papier, et en plus ça n’a rien à voir avec le contenu du film. Parce que Deathstalker premier du nom était gore, fun, et regorgeait de plans boobs, Deathstalker II était fun, plein d’humour, et regorgeait de plans boobs, mais Deathstalker III n’est ni gore, ni fun, et se contente du strict minimum pour les plans boobs. Mais où va le monde !?! Alors voilà, ça y est, parce que le 1 et le 2 ont ravi le public de jeunes ados boutonneux attardés, on se croit permis de faire n’importe quoi avec le 3 ? Et le cahier des charges d’un bon nanar, il est où hein ? Il est où ? Je vous le demande moi monsieur Corman !
Troisième opus de la saga, et troisième acteur différent pour incarner le Deathstalker. Et dans chaque nouvel opus, il est de plus en plus rachitique ! Un comble pour des films qui à la base surfent sur le succès de Conan ! Autre changement, exit l’Argentine et bonjour le Mexique ! Oui, ça ne change pas grand-chose au schmilblick mais il faut bien que je place les anecdotes que j’ai réussi à glaner ci et là sur le net. Et puisqu’on parle d’anecdotes (roh là là, mais quel champion de la transition !) et que, comme tout le monde le sait (ou pas), Corman est le pro du recyclage, la musique du générique de début est « empruntée » au film Les Mercenaires de l’Espace (1980) produit par Corman, certains plans extérieurs sont des stockshots du film Le Corbeau (1963), produit et réalisé par Corman, et une des musiques du film n’est autre que le Prophecy Theme (composé par Brian Eno) et provenant du film Dune (1984) de Roger Corm… ah non, David Lynch. Il pique les musiques des autres le Corman maintenant, il n’a peur de rien.
Cet interlude « anecdotes croustillantes dont les gens se foutent tout autant que du film » passé, revenons-en au cœur du sujet, ce chef d’œuvre du septième art (oui, n‘ayons pas peur des mots) qu’est Deathstalker III : The Warriors from Hell -ce titre claque décidément vraiment- et le bien beau programme que le pape de la série B et Z nous a concocté.
D’entrée de jeu, le film nous annonce la couleur (et c’est peu de le dire). Et ayant un peu la flemme de construire quelque chose puisque de toute façon, seuls deux pelés et trois tondus seront encore en train de lire ces lignes, on va faire un petit listing. On a un héros qui sort toujours des blagues, des punchlines à la con, affublé d’un bien beau brushing et adepte de la drague de bas étage. Un magicien ressemblant à un clodo qui disparait dans un pur style ninja (fumée à l’appui). Une princesse écervelée avec un bout de diamant aux pouvoirs apparemment mystérieux lorsqu’il est en compagnie des autres bouts. Un combat pachydermique au niveau d’intensité proche du néant, où les coups d’épées en plastique ou latex passent à côté des victimes qui ne semblent pas avoir de sang. De pauvres décors faits de bric et de broc parce que le budget accessoiriste devait être inexistant. Tout ça en moins de huit minutes ! Là on se dit « OMFG, ça va être épique ! ». Ou très chiant, c’est selon.
Et puis soudain, c’est le drame, la princesse meurt. Mais noooooooooooon ! Tout le potentiel plan nichons du film vient de s’envoler en fumée en une fraction de seconde ! Je rassure tout de suite ceux qui seraient déjà en train de pleurer, le film se rattrape un peu par la suite, d’abord par un plan demi-boobs, un plan mini boobs, un arrière-plan boobs, et même du plan multi boobs (expression déclinable à l’infini). L’honneur est sauf même si, clairement, ce Deathstalker 3 a le taux de plans nichons le plus faible de la quadrilogie. Et hop, petite anecdote surprise parce que je suis sûr que ça vous manquait, il paraitrait que bon nombre de ces plans, mettant en valeur les attributs mammaires des protagonistes féminines, ont été coupés au montage pour rendre le film plus familial alors qu’il était au départ Rated R, c’est-à-dire interdit aux mineurs de moins de 17 ans non accompagnés. C’est bien joli mais du coup le film perd énormément en intérêt. Enfin bref…
Notre Deathstalker va donc ensuite croiser la sœur jumelle de la défunte demoiselle car il n’y a pas de raison qu’on n’utilise le coup des jumelles qu’une seule fois ; un figurant nain car un peu d’exotisme ne fait pas de mal ; un faucon dont le cri ressemble à s’y méprendre au bruit des soucoupes volantes de ces films de science-fiction des années 50 ; des amazones, enfin deux, mangeuses de patates dont une mignonette qu’on devine instantanément passer à la casserole sur une peau de bête près d’un feu de bois si on en juge les regards malicieux que notre aventurier lui lance -quel devin je fais, les codes des mauvais films sympathiques n’ont plus de secrets pour moi- ; le grand méchant le moins charismatique du monde au look parfois efféminé qui n’hésite pas à utiliser le fameux coup de pied dans les roustons pour se dégager d’une situation difficile ; ce même méchant qui cabotine et gesticule à mort parce qu’il parait que ça fait encore plus méchant ; des morts qu’on fait revenir à la vie avec un maquillage dégueulasse et qui vont en fait aider le héros ; des figurants locaux jamais impliqués qui sautillent lorsqu’il faut courir et qui sourient parce qu’ils sont trop contents de jouer dans un film même s’il a l’air tout moisi ; deux ou trois cascades rigolotes parce qu’il faut respecter le cahier des charges ; un combat de fin épiquement mauvais et interminable, sorte de croisement entre la Carioca et un mauvais épisode de Bioman, où les deux combattants donnent l’impression de ne pas savoir ce qu’ils sont en train de faire et se déroulant dans des décors cartons pâtes (générateur de fous rires nerveux) ; pour enfin finir sur un plan final à la Lucky Luke, avec notre héros s’éloignant au loin vers le coucher du soleil. C’était beau, j’en ai la quéquette qui a presque frétillé.
Deathstalker III perd l’essentiel du charme des deux premiers opus : ses plans boobs. Ça reste divertissant avec quelques fulgurances nanardesques mais le cahier des charges n’est pas respecté. Espérons que le quatrième opus corrige cette erreur de parcours !.